Freitag, 19. April 2024
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Theologische Notizen von Vassula
Alle sollen eins sein:
Wie du, Vater, in mir bist
und ich in dir bin
(Joh 17, 21)

Wenn der Herr mir nicht erlaubt hätte, Sein Herz zu berühren und mich zum Zeugen der Reichtümer zu machen, die Sein Herz beinhaltet; wenn Er mir nicht unzählige Gunsterweise gewährt hätte, hätte ich niemals weder den Mut noch die Kraft gehabt, in dieser rasanten Epoche in der Ruhe und mit einem solchen Geist des Friedens das Werk welches Er mir anvertraut hat fortzusetzen. Ich hätte die Prüfungen, Widerstände, falschen Zeugenaussagen (gegen mich), die Kritiken auch nicht die Sturmangriffe des Teufels nicht ertragen können, wenn nicht Gott über mir eine Flut von aussergewöhnlichen Gnadenerweisen hätte herabregnen lassen, um mir in meiner Mission zu helfen und um es mir so zu ermöglichen all dies zu überstehen.

Die Verfolgungen haben mich zu Beginn verwirrt, jedoch, schrittweise hat mir Gott geholfen, sie zu überwinden, in der Weise dass Er mich aus ins Herz der Welt bringt um dort Sein Echo zu sein.

Bevor ich etwas über diese aussergewöhnlichen Gnadenerweise schreibe, möchte... ***
Avant que je commence à écrire quoique ce soit sur ces faveurs extraordinaires, j’aimerais immédiatement mentionner que je n’avais jamais cherché à obtenir une révélation divine (d’autant plus que je ne savais même pas que cela puisse exister). Je n’avais jamais entendu dire non plus que Dieu pouvait, après la Bible, se manifester d’une manière aussi spéciale pour « parler » de façon si intime à Son peuple. Puisque je n’avais jamais recherché Dieu et que je ne m’intéressais pas à la religion, comment aurais-je pu désirer avoir une révélation privée ?

Je ne suis pas écrivain professionnel et il me sera difficile de décrire cette œuvre magnifique de la charité surnaturelle, mais plaise à Dieu de guider mes pensées et mes paroles pour permettre de clarifier et de mettre en lumière quelques-unes des nombreuses choses qui doivent être dites et que Dieu m’a révélées.

Dans son livre « Je veux voir Dieu » - (« Je suis fille de l’Eglise »)[1] traitant de la spiritualité de Saint Jean de la Croix et de Sainte Thérèse d’Avila, le père carme Marie-Eugène de l’Enfant Jésus nous dit ceci à propos des faveurs extraordinaires :

« Les faveurs extraordinaires sont produites par une action directe de Dieu qui élimine toute coopération de l’âme autre qu’une passivité réceptrice.

Visions imaginaires et visions intellectuelles, affirment les deux saints (Jean de la Croix et Thérèse d’Avila), sont produites dans les facultés sans aucune activité de leur part et leur sont communiquées par voie surnaturelle […] Les lumières extraordinaires, autrement dit les visions intellectuelles de substances spirituelles et les révélations, sont infusées directement dans l’intelligence par Dieu. »[2].

« … Le premier signe, négatif il est vrai, mais important, de l’origine divine des faveurs extraordinaires est qu’elles ne présentent rien qui soit contraire à la raison ou à la foi. Dieu s’adapte, même en ses modes d’agir extraordinaires, à l’ordre naturel qui nous régit. Visions et révélations divines ne présentent rien de choquant. Dieu y parle notre langage. Tout y est mesure, sincérité et vérité, équilibre et simplicité. Par contre, les troubles pathologiques et l’action du démon se révèlent par un manque de mesure, des étrangetés, des détails cocasses, par l’orgueil qui se montre dans le souci de paraître ou d’étonner, et par le mensonge qui sans tarder est pris à son propre piège. En se manifestant, Dieu parle le langage de l’honnête homme qui est un bon chrétien; le démon et le malade jouent au surhomme.

Les signes positifs sont plus probants, sinon plus clairs. Un seul d’entre eux ne constitue pas une preuve, chacun est un indice; c’est la convergence de tous qui engendre la certitude. En s’adaptant à l’humain, Dieu ne saurait cependant dissimuler sa transcendance. En ces manifestations extraordinaires, elle s’affirme par une certaine majesté, une force, une autorité qui produisent en l’âme le respect et l’humilité. »[3]

Sainte Thérèse dit que le premier et le plus sûr des signes que des locutions viennent de Dieu est :

« … l’autorité et l’empire qu’elles apportent avec elles : elles sont paroles et œuvres à la fois. »[4]

Au cours de cette révélation, j’ai entendu à différentes occasions, spécialement de la part du clergé, que Dieu ne parle plus comme Il le faisait avec les prophètes de l’Ancien Testament, parce que tout ce qu’Il avait à dire a été dit par Son Fils Jésus Christ, et que la Révélation est close depuis la mort du dernier apôtre. Cependant, je sais maintenant que Dieu ne nous demande pas la permission de Se manifester quand Il veut et qu’Il est libre de Se révéler à qui Il veut sans avoir à demander le consentement de quiconque.

Plus tard, j’ai découvert que les révélations privées ou prophétiques ont été nombreuses au cours de l’histoire. Les révélations à Sainte Marguerite Marie avaient pour but de répandre la dévotion au Sacré-Cœur; les apparitions à Sainte Bernadette ont déplacé des foules à Lourdes. Il y en eu bien d’autres comme Sainte Brigitte de Suède, Sainte Catherine de Sienne, Sainte Catherine Labouré, à la rue du Bac, pour ne citer que celles-ci.

Avec l’aide de Notre-Dame, des passages de Saint Jean de la Croix et de Sainte Thérèse d’Avila m’ont été désignés pour m’éclairer sur le langage et les phénomènes mystiques survenant dans ces révélations prophétiques.

Ecoutons ce que nous dit Saint Jean de la Croix, l’un des plus grands mystiques, au sujet des communications surnaturelles :

« Dieu perfectionne l’homme selon la nature même de l’homme. Il commence par ce qu’il y a de plus bas et de plus extérieur, afin de l’élever jusqu’au degré le plus haut et le plus intérieur. Il le perfectionne donc tout d’abord dans les sens du corps… Lorsque les sens sont quelque peu disposés, il les perfectionne encore d’ordinaire; il leur accorde quelques faveurs surnaturelles et quelques délices pour les affermir davantage dans le bien, et leur offre quelques communications surnaturelles, comme, par exemple, des visions de saints ou de choses saintes et corporelles, des parfums et des paroles très suaves, ou une très grande satisfaction dans le toucher...

« Lorsque l’âme est ainsi disposée par cet exercice naturel, Dieu a coutume de l’éclairer et de la spiritualiser davantage par quelques visions surnaturelles, qui sont celles que nous appelons. ici imaginaires, et qui, nous l’avons déjà dit, produisent de grands fruits dans l’esprit ; car les unes et les autres lui enlèvent graduellement quelque chose de sa grossièreté et le perfectionnent, bien que très lentement.

« C’est ainsi que Dieu élève peu à peu l’âme ; il la fait passer de degré en degré jusqu’à ce qu’il y a de plus intérieur. »[5]

Il souligne que les âmes choisies par Dieu pour recevoir des faveurs extraordinaires ne sont pas nécessairement saintes. Sainte Thérèse dit ceci :

« ... Ainsi il y a beaucoup de personnes qui sont saintes et qui n’ont jamais su ce que c’est que d’avoir une seule de ces visions, tandis qu’au contraire d’autres personnes qui les reçoivent ne le sont pas. »[6]

Elle fait également remarquer que le rejet des faveurs ne doit pas se transformer en mépris à leur égard, car les faveurs surnaturelles sont, elles aussi, des moyens ou même des chemins qui mènent à Dieu. Le don de Dieu doit être respecté et utilisé. Saint Jean de la Croix dit ceci :

« Les communications surnaturelles sont un moyen ; et puisqu’elles sont un moyen ou une voie par où Dieu les mène (ces âmes)... il ne faut ni s’en étonner; ni s’en scandaliser. »[7]

Voici également l’opinion qu’exprime Saint Maxime le Confesseur :

« Une âme ne peut jamais parvenir à la connaissance de Dieu, à moins que Dieu Lui-même condescende à elle et la touche, l’élevant à Lui. Et l’esprit humain ne pourrait jamais s’élever assez haut pour recevoir la lumière divine, à moins que Dieu Lui-même l’élève aussi haut que peut être élevé l’esprit humain, et l’éclaire de la lumière Divine. »[8]

Puisque je n’avais jamais étudié la théologie, ni lu l’Ecriture, ni eu quelque instruction catéchétique appropriée, que j’allais rarement à l’église, que je ne priais pratiquement jamais, ceci par manque d’intérêt, d’où alors peut bien être venue toute la théologie que l’on trouve dans cette révélation ? D’où sont venues toutes les informations concernant la Grande Apostasie actuelle dans l’Eglise ?

Une des objections soulevées par certains critiques durant cette révélation était que je n’étais pas guidée par le Saint Esprit mais par un esprit mauvais qui se sert de ma main comme dans l’écriture automatique, une forme de spiritisme. En d’autres termes, les communications que je reçois ne viendraient pas de Dieu mais d’une source obscure, c’est-à-dire du diable.

En ce cas, depuis novembre 1985, soit Satan a perdu la raison, soit il s’est converti, car il attire ceux qui lisent « La Vraie vie en Dieu » (titre donné par Dieu à cette révélation), à revenir à Dieu, à aller se confesser, à revenir au Saint Sacrement, à obéir au Pape, à apprendre à prier quotidiennement le Rosaire, et à jeûner deux fois par semaine au pain et à l’eau !

Mais nous savons que Satan n’a pas perdu la raison, pas plus qu’il ne s’est converti, et qu’il utilise tous les moyens pour empêcher les gens de se convertir et de revenir à Dieu. Il utilise même des personnes bonnes pour combattre ce qui vient de la Miséricorde infinie de Dieu et ce qui est un moyen pour notre salut.

Il transforme leur zèle en fanatisme donnant au démon une prise ferme ; le pas suivant de Satan est d’œuvrer en eux en alimentant leurs points faibles. II émousse leur sens du bien et du mal pour les amener à la confusion, de sorte qu’ils prennent les bénédictions de Dieu pour des malédictions, la Vérité pour un mensonge, la Gloire de Dieu pour une imitation sans valeur, les appels de l’Amour miséricordieux pour un piège malveillant tendu par le démon. Satan a réussi à les rendre aveugles à la Vérité en les éblouissant, et tout ce qu’ils voient, ce sont les ténèbres.

C’est ce que Saint Syméon répondit à ses accusateurs : qu’ils devraient connaître la parole qui suit « non seulement à la lettre, mais en vérité et par l’opération de la grâce. »[9] « Ils ne croient pas qu’il puisse y avoir, en notre génération, quelqu’un qui soit mû et influencé par l’esprit divin, qui Le voie et L’appréhende de façon perceptible. Car chaque homme les juge selon sa propre condition, selon ce qu’il est lui-même, en vertu ou en vice. »[10]

Sachant que Satan influence les gens, les poussant à mal me juger sur ce point, Dieu m’a dit le 8 novembre 1988 :

« Aujourd’hui tu écriras Mon message de ta propre écriture pour que ceux qui n’ont pas encore complètement compris que Je t’ai comblée de Mes Grâces puissent comprendre que Je t’ai aussi donné la grâce d’entendre Ma Voix. Aujourd’hui permets-Moi de te dicter. Ecoute-Moi et écris... »

Puis Il me laissa écrire tout le message qu’Il me donna avec mon écriture normale et, à la fin du message, Il me dit :

« Cela, Vassula, est aussi pour ceux qui croient que ta main est poussée par Moi sans que tu M’entendes du tout. Certains d’entre eux n’auraient pas cru que Moi le Seigneur, Je t’inspire. Nous continuons maintenant comme il Me plaît de le faire, Ma Vassula. »

Alors, le Seigneur poursuivit Son message avec l’écriture qu’Il a choisie et qui Lui plaît.

Mais je voudrais aussi ajouter ce que Sainte Thérèse d’Avila dit des phénomènes physiques. Elle nous montre que non seulement un membre du corps peut être arrêté par Dieu, mais même le corps tout entier.

Voici ce qu’elle dit :

« Pensez-vous que ce soit peu de trouble pour cette personne qui, étant en pleine possession de ses sens, se voit emporter l’âme et même, comme nous l’avons lu de certains saints, le corps avec elle, sans savoir où elle va, ni qui l’emporte... Mais ne pourrait-elle pas y résister par quelque moyen ? Non. Ce serait pire encore. Je le sais d’une personne qui en a l’expérience... Si elle résiste, il l’emporte avec plus d’impétuosité encore ; voilà pourquoi cette personne avait pris le parti de ne pas plus résister au ravissement que la paille à l’ambre qui l’attire à soi, comme vous l’aurez peut-être remarqué... Et puisque je viens de parler de la paille, il est bien certain que, s’il est facile à un géant d’enlever une paille, il ne l’est pas moins à notre Géant infini et tout-puissant d’enlever l’esprit. »[11]

Nous pouvons appeler cela être capturé par une puissance surnaturelle, une force transcendante.

C’est une expérience saisissante que celle où Dieu permet à des personnes de le toucher et de le sentir; le passage suivant est tiré des expériences de Saint Syméon, du livre de l’archevêque Basil Krivochine, « In the Light of Christ »; Dieu donne à Syméon Sa main toute-puissante, puis la lui retire; Syméon dit : « Je Te rends grâce de tout mon cœur, parce que Tu n’as pas détourné de moi Ton regard, alors que j’étais gisant dans l’obscurité, tout au fond ; or, Ta Main divine m’a touché... »

Depuis le commencement, le démon a mis en œuvre tous les moyens et utilise toujours toutes sortes de tactiques pour m’empêcher de recevoir les faveurs de Dieu, faveurs qui m’ont unie, comme beaucoup d’autres, à Dieu, aidant nos âmes à grandir spirituellement et dans Son Amour.

Le père Marie-Eugène apporte d’autres clarifications sur la façon de réagir de Satan, dans sa jalousie lorsqu’il perd une âme. Voici ce qu’il dit :

« Parmi les puissances du mal, le démon fait figure et remplit le rôle de meneur de jeu subtil et puissant. Sa jalousie haineuse ne saurait rester impassible devant cette âme qui va lui échapper définitivement, et bientôt lui nuire. Cette âme est devenue son ennemi personnel. Aussi il utilise contre elle toutes les ressources de sa puissance. A l’action que nous avons déjà signalée, il joindra une action plus extérieure. En ce domaine extérieur et sensible, il retrouve tous ses moyens et une certaine supériorité. Pour arrêter la marche de cette âme et paralyser son action, le démon soulèvera personnes et choses ; tout lui sera bon, passions des hommes et leurs bons désirs qu’il utilisera, lois de la nature qu’il mettra en action pour créer l’agitation et le trouble, la contradiction et les persécutions. »[12]

Certains de ceux qui ont critiqué « La Vraie vie en Dieu » avec une excessive sévérité étaient ceux-là même qui ont disséqué paragraphes, phrases et mots en les séparant de leur contexte. A ceux-là, je voudrais dire qu’il est important de garder à l’esprit l’enseignement du Pape Benoît XIV en la matière :

« Nous donnons l’avertissement de diligemment se souvenir qu’on ne peut parvenir à un jugement correct du vrai sens voulu par un auteur, à moins que son livre soit lu en entier, dans toutes ses parties, et que les choses que l’on trouve à différents endroits soient comparées les unes aux autres, et à moins que l’objectif et le dessein de l’auteur soient attentivement considérés et examinés. L’auteur ne doit pas être jugé sur l’une ou l’autre proposition arrachée de son contexte, ou séparée d’une autre proposition que l’on trouve dans le même livre ; car il arrive fréquemment que ce qu’un auteur exprime incomplètement ou obscurément en un endroit de son œuvre, se trouve expliqué clairement, complètement et distinctement à un autre endroit ; de sorte que l’obscurité qui semblait cacher quelque erreur se trouve dès lors entièrement dissipée, et la proposition s’avère exempte d’erreur ».

Au commencement de la révélation de « La Vraie vie en Dieu », mon âme était confuse et fréquemment rendue perplexe par le choix de Dieu. Pourquoi était-Il venu à moi et m’avait-Il permis de Le goûter ? Pourquoi m’a-t-Il révélé tout Son Visage et a-t-Il orné mon âme de l’intime connaissance de Lui ?

Lorsque je Lui pose la question, Il me répond :

« Sens-toi mal à l’aise, Ma fille, d’être choisie à cause de ta misère. Je ne t’ai pas choisie pour tes mérites. Je t’ai déjà dit que tes mérites sont nuls. »[13]
« A travers ta nullité, J’ai révélé Ma Grandeur. A travers ta misère, J’ai montré Ma Miséricorde, et à travers ta fragilité, Ma Force. »[14]
« Reste faible car en ta faiblesse, Je peux faire de grandes choses. Sois rien car dans ton néant, Je peux être Tout. (...) Reste limitée afin que Ma Puissance soit visible en toi. »[15]

En d’autres termes, on ne gagne pas la grâce. Comme le dit l’Ecriture :

Il subsiste un reste élu par grâce.
Mais si c’est par grâce,
ce n’est plus en raison des oeuvres,
autrement la grâce n’est plus grâce.
(Rm 11, 5-6)

Dieu a une pédagogie différente de la nôtre. Les messages, spécialement au début, sont très répétitifs, mais c’est Sa technique divine pour enseigner à l’âme. Souvent, un ou deux mots m’étaient donnés et la leçon était finie.

Certains des messages ressemblent presque à des télégrammes. J’entends par là que les phrases données sont brèves, ne contenant que l’essentiel. La « formation » et l’enseignement que m’ont donnés mon ange puis le Seigneur pourraient dissuader tout lecteur abordant ces premiers messages. Ils pourraient être tentés de les rejeter comme ne pouvant provenir de la Sagesse divine, parce qu’ils sonnent comme le langage simple des enfants, avec une touche de naïveté.

Mais bien que ces messages apparaissent très simples, en réalité ils ne le sont pas, parce que même si le Seigneur prononce une brève parole, Il laisse l’âme pénétrer cette parole pour y découvrir beaucoup d’enseignements allant au plus profond de nombreuses vérités.

Par cette lumière transcendante, mon âme a perçu des inspirations bien au-delà de ma compréhension naturelle, par exemple, de l’Ecriture. Ces inspirations dont Dieu m’a favorisée me sont apparues comme s’Il m’avait permis de lire Sa pensée, mais Il ne m’a alors donné que ce qu’Il voulait me faire voir et entendre.

Voici comment Sainte Thérèse d’Avila explique ce phénomène :

« Une seule parole divine embrasse beaucoup de choses que notre entendement ne pourrait trouver de sitôt. »[16]

« Ces paroles nous procurent des vérités si profondes qu’il nous aurait fallu beaucoup de temps pour les mettre en ordre. »[17]

« [Les] paroles intérieures (...) ont une certaine vertu que je ne saurais expliquer et donnent souvent à comprendre beaucoup d’autres choses que celles qu’elles expriment par le son. »[18]

Le père Marie-Eugène décrit cette infusion de la compréhension comme un parchemin qui se déroule, révélant ses richesses. Voici ce qu’il dit :

« Les facultés en sont d’abord éblouies. L’âme ne peut pas fixer la vision ; mais la lumière qui est imprimée en elle et qu’elle n’oubliera plus, devient pour elle comme un parchemin lumineux qui en se déroulant découvre progressivement ses richesses, ou comme un phare qui jette fréquemment ses feux sur sa route. »[19]

J’ai remarqué comme Dieu s’est abaissé pour S’adapter à moi. Il utilise souvent mes propres expressions. Il utilise un vocabulaire que je comprends. Mais de temps en temps, il Lui plaît d’utiliser des mots que je n’ai moi-même jamais utilisés. Le père Marie-Eugène dit ce qui suit :

« Cette action directe de Dieu, en se fondant ainsi dans l’humain qu’elle utilise, s’adapte merveilleusement aux conditions de la vie psychologique de l’âme. Cette adaptation de Dieu doit être soulignée comme un caractère important de ses interventions.

Dieu qui consent à parler le langage des signes humains pour nous donner sa lumière, pousse la condescendance jusqu’à s’adapter à nos tempéraments et à nos besoins particuliers dans le choix de ces signes pour nous atteindre plus sûrement. A la foi qui a conservé sa pureté et sa simplicité, il parlera le langage des signes extérieurs et brillants qui la fera vibrer Pour la foi que le rationalisme a rendue prudente et critique, il aura un langage plus intellectuel. Visions et révélations seront plus nombreuses pour le XVIe siècle espagnol. Pour atteindre et toucher nos esprits modernes portés au scepticisme, Dieu semble délaisser le langage des signes extérieurs extraordinaires pour infuser directement sa lumière dans les âmes. Moins de faveurs extraordinaires, mais des dons de pure et sèche contemplation plus largement répandus : c’est ainsi que la Miséricorde descend en s’adaptant, sur la pauvreté spirituelle de notre temps.

Ce souci divin d’adaptation se manifeste avec une délicatesse touchante dans les interventions extraordinaires elles-mêmes. Visions et paroles manifestent la transcendance de leur origine par la force qu’elles portent en elles et par leurs effets, mais elles restent si simples, si humaines, si près de nous par les éléments qui les constituent qu’elles ne heurtent ni ne choquent. Dieu y descend près de l’âme et s’y révèle comme Dieu, mais en se faisant homme. Il use de la richesse pittoresque de leurs symboles pour parler aux Hébreux, et fixer ses enseignements dans leur âme. C’est dans le patois de Lourdes que la Vierge répond à la question de Bernadette et lui révèle qu’elle est l’Immaculée-Conception. Dans la manifestation extraordinaire, le divin et l’humain, le transcendant et l’ordinaire se trouvent si admirablement unis que l’harmonie simple qui en résulte devient un signe de son origine surnaturelle. »[20]

J’avais remarqué que certaines personnes étaient troublées par l’intimité de notre Seigneur ou par la douceur du langage. Ils confondent l’amour Divin avec l’amour humain, le mariage spirituel avec le mariage humain. D’ autres ne peuvent accepter le fait que Jésus S’humilie jusqu’à mendier notre amour. II y aurait des pages et des pages de Saint Jean de la Croix, de Sainte Thérèse d’Avila, de Saint Syméon le nouveau théologien, de Saint Maxime le confesseur, de Nicolas Cabasilas et des Pères de l’Eglise, que j’aurais voulu pouvoir citer pour montrer combien était grande leur intimité avec le Seigneur et combien le Seigneur était intime avec eux ; mais cela prendrait plusieurs volumes, aussi, nous nous limiterons à ces quelques mots d’abord du père Marie-Eugène puis de Saint Jean de la Croix.

Le père Marie-Eugène écrit ceci :

« Le mariage spirituel est un contrat en bonne et due forme. Dieu se donne définitivement et se découvre constamment dans une vision intellectuelle. Point d’anneau cependant pour sceller l’union, mais un clou qui fixe à la croix. Point d’appel non plus aux intimités nuptiales, mais une invitation à travailler comme une véritable épouse pour l’honneur de l’Époux. La tranquille possession de Dieu en cette union n’est point un terme ni un repos ; elle est un moyen pour travailler plus efficacement. Le Christ Jésus n’épouse les âmes ici-bas qu’afin de les associer plus étroitement à ses immolations et à ses travaux pour son Eglise. »[21]

« Tout vient à l’âme de son union avec le Bien-Aimé. Saint Jean de la Croix insiste tellement sur cette vérité qu’on pourrait croire que l’âme est déjà au mariage spirituel. "Notre lit est tout fleuri", chante l’épouse à la quinzième strophe ; saint Jean de la Croix commente[22] :

"Ce lit fleuri c’est le sein et l’amour du Bien-Aimé. C’est là que l’âme, devenue son épouse, lui est déjà unie ; il est déjà fleuri pour elle, à cause de l’union ou jonction qui existe déjà entre eux deux et qui lui communique les vertus, les grâces et les dons du Bien-Aimé." »[23]

Le père Marie-Eugène écrit encore :

« Dans le centre et le fond de l’âme, dans sa pure et intime substance, le Verbe Epoux habite dans le secret et le silence ; il y est comme en sa demeure et sur son lit de repos. Il y règne en maître et il tient l’âme étroitement embrassée et unie. Il fait sienne l’âme et l’âme peut dire sien son Epoux. N’est-ce pas au Verbe Fils de Dieu que l’identifie directement l’amour qui lui est donné par l’opération unique de la Trinité ? Elle est fille par la grâce comme le Verbe est fils par nature. C’est par son union au Verbe qu’elle entre dans le cycle de la vie trinitaire et participe à ses opérations. Elle aspire l’Esprit-Saint par la grâce comme le Verbe le fait par nature.

« Ce Verbe Epoux, source de tous ses biens, l’âme l’expérimente en elle. Il repose dans la pénombre, endormi, semble-t-il. Son souffle vivant signale cependant sa présence et son action. Quels grands désirs l’âme a de le connaître ! Lorsqu’elle demandait à entrer dans les profondeurs, c’était bien une pénétration plus profonde et une connaissance plus intime du Christ et de ses mystères qu’elle voulait.

« Le Verbe Epoux est à elle, elle est à lui. Cette possession et cette compénétration mutuelle la font entrer effectivement dans ces hautes cavernes que sont les mystères du Christ, dans cette mine inépuisable aux innombrables filons qui recèlent des richesses toujours nouvelles. Ces mystères qu’elle a connus par la foi, qu’elle a étudiés dans la théologie, qu’elle a pénétrés par le regard simple de son oraison, s’éclairent par les profondeurs. La lumière qui les éclaire et le regard qui les saisit ne sont plus à l’extérieur L’expérience de l’amour a pénétré dans leur profondeur et ils sont éclairés par un embrasement intérieur.

La perception se fait ordinairement en un sentiment subtil de la présence du Verbe dans la pénombre. L’Epoux semble dormir dans le sein de l’âme. Mais voici que le Verbe Epoux s’éveille. Il a paru se mouvoir sur la couche où il reposait. »[24]

Saint Jean de la Croix écrit :

« Ce réveil que le Verbe produit dans la substance de l’âme est un mouvement d’une telle grandeur d’une telle majesté et d’une telle gloire, et d’une suavité si intime, qu’il semble à l’âme que tous les baumes, toutes les essences aromatiques et toutes les fleurs du monde se mêlent et s’agitent pour répandre leurs parfums..., que tous les royaumes et tous les empires du monde, que toutes les puissances et toutes les vertus du ciel se meuvent. »[25]

Le père Marie-Eugène poursuit :

« Le Verbe, l’Epoux de l’âme, par ce simple geste a révélé ses secrets, a fait briller ses trésors, a répandu ses richesses. Il a découvert sa puissance. C’est en Lui que toutes choses vivent, subsistent et se meuvent. Ce grand Seigneur, en se mouvant, semble entraîner en son mouvement toute la création dont il est le centre. Tel est l’Epoux que l’âme porte en elle et qui la tient dans l’emprise suave et définitive de son amour. »[26]

Puis, je voudrais également citer ce que dit, vers 1322, Nicolas Cabasilas[27] :

« Dieu Se répand en une extase d’amour Il ne reste pas dans le Ciel en appelant à Lui les serviteurs qu’Il aime. Non, Il descend Lui-même chercher tel serviteur et S’en approche, fait voir Son amour, tandis qu’Il recherche ce qui Lui ressemble. Il ne s’écarte pas de ceux qui Le méprisent : Il ne montre aucune colère envers ceux qui Le défient, mais Il les suit jusqu’à leur porte, Il endure tout et même Il meurt, pour montrer Son amour Tout cela est vrai, mais nous n’avons pas encore proclamé ce qu’il y a de plus haut : car Dieu ne Se contente pas simplement de Se lier d’amitié avec Ses serviteurs et de leur tendre la main, mais Il S’est Lui-même entièrement donné à nous, de sorte que nous soyons, que nous devenions les temples du Dieu vivant, et que nos membres soient les membres du Christ. La tête de ces membres est adorée par les Chérubins et, Ses mains comme Ses pieds sont unis à ce cœur. »[28]

Puis, dans la Mystagogie, ch. 24 :

« Dieu S’est fait mendiant à cause de Sa sollicitude envers nous (...) souffrant, de par Sa tendresse, jusqu’à la fin des temps en proportion de la souffrance de chacun... »

Voici également ce que dit Saint Syméon le nouveau théologien :

« Il m’enveloppe entièrement. Il Se donne totalement à moi, indigne que je suis, et je suis empli de Son amour et de Sa beauté. Je suis comblé de joie, je partage la lumière (...). Car je Le cherchais, Celui que je désirais, pour Qui je me passionnais (...), je brûlais, mon être tout entier était embrasé... »

Et, sur le mariage spirituel :

« Car Il devient chaque jour l’Epoux (...) et toutes les âmes auxquelles S’unit le Créateur deviennent épouses. (...) elles sont aimées de Celui qui est le plus Beau (...) elles possèdent entièrement Dieu dans Sa plénitude, Dieu qui a pris forme... »[29]

Ces citations de Saint Syméon le nouveau théologien sont tirées du livre « In the light of Christ », écrit par l’archevêque Basile Krivochine. Dans ce livre, il nous dit ceci[30] :

« Saint Syméon utilise les deux mots « agapé » et « éros » sans apparemment faire entre eux de différence, bien que le désir passionné dont il parle soit visiblement pour Dieu. »

Etant donné que j’ai été accusée de langage blasphématoire, notamment à cause des paroles que m’adresse Jésus pour me montrer que nous sommes liés par l’amour et que Sa Croix est notre lit matrimonial, ma réponse à ces personnes est : « lisez les biographies des saints ! » Voici ce qu’elles trouveront dans l’autobiographie de Sainte Marguerite-Marie[31] :

« Il me fut d’abord montré une grande croix dont je ne pouvais voir le bout, mais elle était toute couverte de fleurs : "voilà le lit de mes chastes épouses, où je te ferai consommer les délices de mon pur amour. Peu à peu ces fleurs tomberont et ne te restera que les épines qu’elles cachent à cause de ta faiblesse... »[32]

Et puis, voici le langage par lequel la Sainte parle de Dieu :

« ... mon divin maître me fit voir que c’était là le temps de nos fiançailles, lesquelles lui donnaient un nouvel empire sur moi, qui recevais aussi un double engagement de l’aimer d’un amour de préférence. Ensuite, il me fit comprendre qu’à la façon des amants les plus passionnés, il ne me ferait goûter pendant ce temps que ce qu’il y avait de plus doux dans la suavité des caresses de son amour. »[33]

J’ai remarqué combien le Seigneur Se complaît dans la simplicité et dans la prière du cœur. Un simple dialogue fait Ses délices ! L’amour est échangé par des mots simples. Ce dialogue devient continuel lorsque l’amour a scellé les liens de l’union. Combien de fois Dieu m’a montré Sa joie d’entendre ces mots enfantins que j’ai utilisés et qui venaient de la flamme d’amour de mon cœur :

« Tu es ma joie, mon sourire, mon souffle, ma vie et mon entrain ! "

Et Saint Syméon écrit ceci :

« Viens, mon souffle et ma vie. Viens, consolation de mon âme indigne. Viens, ma joie, ma gloire et mon délice pour toujours. »

Le Seigneur nous a dit :

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments. » (Jn 15.5)

Puisque Dieu est amour, Il nous appelle, dans la révélation qu’Il a Lui-même intitulée « La Vraie Vie en Dieu », à nous unir à Lui et en Lui. Dieu établit une relation étroite entre Lui, le Créateur et nous Ses créatures. Il désire que cette relation devienne intime. Il veut que l’âme soit en Lui et Lui en elle, parce qu’à travers l’amour, les deux êtres qui s’aiment vivent l’un en l’autre. C’est pourquoi dans beaucoup de ces messages, le Seigneur nous rappelle cette union par ce simple mot : nous[34]. Tout ce que nous faisons doit être fait avec Lui, ensemble. Dieu veut séduire l’âme pour l’unir à Lui et la placer en Lui. Il la conquiert par l’amour.

Saint Jean de la Croix souligne que cette séduction tend spécialement vers une pénétration et un enveloppement accrus de l’âme :

« L’amour est une inclination de l’âme, une force ou une faculté qu’elle possède pour aller à Dieu, c’est par l’amour qu’elle s’unit à Lui ; voilà pourquoi plus elle possède de degrés d’amour, plus elle pénètre dans les profondeurs de Dieu et se concentre en Lui... Ainsi, pour que l’âme soit dans son centre qui est Dieu, il suffit d’après ce que nous avons dit, qu’elle ait un degré d’amour ; car un seul suffit pour qu’elle Lui soit unie par la grâce ; si elle en possède deux, elle s’unira à Lui et s’enfoncera davantage en Lui en pénétrant dans un autre centre plus intérieur... Quand enfin elle arrivera au dernier degré, elle sera blessée jusqu’au plus intime d’elle-même par l’amour de Dieu. C’est alors qu’elle sera transformée et illuminée aussi complètement qu’elle en est capable dans son être, dans ses puissances et dans sa vertu, de telle sorte qu’elle est semblable à Dieu. C’est là ce qui se produit pour le cristal pur et sans tache quand il est investi de la lumière ; plus il reçoit de lumière, et plus il la concentre en lui-même ; il arrive même à recevoir une telle abondance de lumière qu’il semble transformé tout entier en lumière ; on ne le distingue plus d’elle ; tout ce qu’il a pu en recevoir est étincelant, il lui est devenu semblable. »[35]

Et je terminerai par ces mots de Jésus :

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5.3)
« Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à Lui (...). Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. » (Jn 14.21, 23)
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