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Faustine Kowalska. Histoire d'un renversement de la C.D.F.
« Cet épisode consternant
fait apparaître clairement qu’une notification,
même émanant de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi,
n’est nullement un document infaillible du Magistère ! »

Le cas de la Bienheureuse Faustine Kowalska est l’un des exemples les plus remarquables du renversement total d’un jugement de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, une condamnation catégorique ayant été retirée par la suite, ouvrant la voie à une pratique dévotionnelle à l’échelle mondiale en l’honneur de la Divine Miséricorde, pratique basée sur les écrits de la Bienheureuse Faustine.
Les deux notifications concernant la Bienheureuse Sœur Faustine[1], la première la condamnant, et l’autre, vingt ans plus tard, retirant cette condamnation, ont été publiées dans le registre officiel du Vatican, Acta Apostolicae Sedis.

Notification de la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office
Qu’il soit rendu public que la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit :
  1. Il faut interdire la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la Divine Miséricorde dans la forme proposée par ladite Sœur Faustine ;
  2. Il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaître lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
Du palais du Saint-Office, le 6 mars 1959
Ugo O’Flaherty, Notaire
Notification de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi
De divers endroits, spécialement de Pologne, ainsi que de la part de diverses autorités ecclésiastiques, il a été demandé si les interdictions contenues dans la « NOTIFICATION » de la Sacrée Congrégation du Saint-Office, publiée dans les Actes du Saint-Siège de l’année 1959, P. 271, concernant la dévotion à la Divine Miséricorde dans la forme proposée par Sœur Faustine Kowalska, devaient être considérées comme toujours en vigueur.

Cette Sacrée Congrégation, vu les nombreux documents originaux qui n’étaient pas connus en 1959, tenant compte du profond changement intervenu dans les circonstances et de l’avis de beaucoup d’Évêques polonais, déclare que les prohibitions contenues dans la dite « NOTIFICATION » n’obligent plus.

Du Siège de la Sacrée Congrégation, le 15 avril 1978.
Franjo Card. Seper, Préfet
Fr. Jérôme Hamer, O.P.,
Archevêque titulaire de Lorium, Secrétaire

Voici ce qu’en dit le Père Michael O’Carroll : « Je regrette que le signataire de la condamnation de Sœur Faustine ait été Mgr Hugh O’Flaherty - l’un de mes compatriotes , homme auréolé d’une légende sacrée du fait de son sauvetage de prisonniers et de victimes de la tyrannie en temps de guerre, mais je suis certain qu’il n’a agi que sur ordre. La réhabilitation[2] de Sœur Faustine a été signée par le préfet de la Congrégation, le Cardinal Seper, et par son secrétaire. Il est important de noter que parmi les Évêques polonais mentionnés dans le document de retrait, se trouve un certain Karol Wojtyla, alors Archevêque de Cracovie. C’est lui qui, plus tard, devenu le pape Jean-Paul II, béatifiera Sœur Faustine. C’est lui également qui publiera une encyclique sur la Miséricorde Divine, Dives in Misericordia[3], inspirée de l’enseignement de la Bienheureuse.
Cet épisode consternant fait apparaître clairement que, signée ou non, une notification, même émanant de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, n’est nullement un document infaillible du Magistère !

Michael Dore, Rome et Vassula, Parvis 1996, p. 91-93.

[1] Textes traduits et communiqués par M. Jean-Marie Charpentier.

[2] Il s’est écoulé 19 ans entre la condamnation de Sœur Faustine et la levée des interdictions la concernant. Faudra-t-il attendre encore 19 ans avant de voir la réhabilitation de Vassula ? Sœur Faustine non plus n’avait pas été entendue par la Congrégation. On ne pouvait pas s’en étonner : elle était morte depuis 21 ans ! Mais Vassula, elle, est bien vivante ! (note de M. Jean-Marie Charpentier).

[3] Jean-Paul Il, 30 novembre 1980, Discours du Pape et chronique romaine, numéro spécial 386 (ndt).

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