Samedi, 02 décembre 2023
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Préface
 


"(...) cet effroyable appétit de laideur qui déshonore maintenant l’Eglise (...)" Joris-Karl Huysmans


"La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité" Jean-Paul II, Fiat et Ratio, 1988


"La guerre de propagande contre Vassula est si forte que quiconque, avec des intentions droites, désire l’aborder sans préjugés et en voulant tranquillement lire les messages sera immédiatement accusé d’hérésie. Seigneur et Vierge Marie, quelle malédiction que de tomber entre les mains de fanatiques rligieux, les pharisiens et scribes contemporains."

Son éminence l’archevêque Séraphin, archevêque de Johannesburg et de Pretoria,
extrait du bulletin diocésain en 2008.


L’auteur de cet ouvrage voudrait défendre, avec un certain donquichottisme, disons-le, la cause de La Vraie Vie en Dieu, cette œuvre céleste, laquelle valut à sa « secrétaire », Vassula, qui la prit en notes, autant d’adversité que de louanges imméritées . Je dis d’adversité, Vassula ayant toujours refusé de s’en proclamer l’auteur ; et de louanges imméritées, puisqu’elle n’en est pas l’auteur.

Voici plus de vingt ans, en effet, Vassula publia, en un siècle plutôt porté au scepticisme, des « entretiens avec Jésus » (osons le dire enfin !) que Ce Dernier lui avait demandé d’intituler La Vraie Vie en Dieu.
Contre toute attente, le message fit le tour de la terre ! Il suffit de quelques années à La Vraie Vie en Dieu pour être traduite en plus de quarante langues.

Que La Vraie Vie en Dieu eût trouvé des lecteurs est incontestable ; qu’elle fût dictée par le Christ est plus malaisé à admettre ou à faire admettre. Et il n’incombe à personne de le faire, mais d’en informer ses frères. La Vraie Vie en Dieu suscita (et suscite encore) en même temps que des conversions dont les témoignages ont été recueillis, railleries et attaques les plus viles, sans compter des légions de calomnies :

Je t’ai avertie, Vassula, que tu seras rejetée par beaucoup.

Les contempteurs de Vassula n’étaient pas les incroyants - beaucoup parmi eux se convertirent, en lisant La Vraie Vie en Dieu - mais, faut-il s’en étonner pour en gémir, l’Eglise elle-même. Vassula, à qui il incombait de diffuser cet « entretien avec Jésus » aux quatre coins du monde - tâche inouïe et redoutable - en vue d’unir les dates de Pâques orthodoxe et catholique et de provoquer l’unité des Chrétiens, espéra, sans doute, au début de sa mission, pouvoir s’appuyer sur le bras de l’Eglise, étant donné que c’était Dieu Qui l’envoyait en mission !... Naïve enfant qu’elle était !...

... Mais il se peut que le lecteur m’ait déjà quitté... Si tel n’est pas le cas, rendons-en grâce au Ciel, et empressons-nous d’ajouter qu’il vaudrait mieux pour lui, plutôt que le présent ouvrage, lire, d’abord (car la vie est courte), La Vraie Vie en Dieu, et que, au cas où cet improbable lecteur persisterait encore à lire le présent ouvrage, il sache que prendre fait et cause pour une personne, une oeuvre, un message ; les défendre ; en faire l’éloge ; réfuter les arguments de leurs adversaires relève d’un genre en vogue aux premiers siècles de l’Eglise, qu’on appelait - qu’on appelle encore - une apologie . Ce livre se définit donc comme l’apologie de La Vraie Vie en Dieu...

*

Rappelons d’abord comment tout a commencé, ce qui ne laisse pas d’émerveiller quiconque s’entend raconter ces faits, pour peu qu’il ait gardé un esprit ouvert et un cœur d’enfant.

... Tout commença dans une cuisine du Bangladesh, au centre d’un pays qui comptait alors parmi les plus pauvres. Un jour de novembre 1985, Vassula rédigeait sa énième liste de course, dans sa cuisine - elle s’apprêtait à y jeter les noms de ses périssables denrées - lorsque sa main mue par une force invisible, lui fit dessiner un cœur ! Je ne puis dire autrement les choses ! Que puis-je au fait que cette histoire commence à la manière d’un conte ? Et après tout, laissons parler Vassula elle-même :

Au tout début, l’une des premières choses que mon ange gardien a mise sur le papier fut le dessin d’un cœur ; du centre du cœur, il dessina une rose comme si elle poussait du cœur. Puis, gentiment, et à mon grand étonnement, il s’est présenté : Daniel, mon ange gardien.

Exégètes, ne vous réjouissez pas trop vite ! Vassula n’a pas conservé ces papiers sur lesquels l’ange nous ouvrait la route vers le petit rond de lumière sans fin... Elle les a détruits ! Mais, consolez-vous, même en mille morceaux, ces petits papiers trouvèrent leurs lecteurs, leurs premiers lecteurs ! Ses employés de maison, les pauvres, les humbles, avaient fini - à son insu ? - eux, par en prendre connaissance et s’y intéresser ! À son plus grand étonnement, c’est ainsi qu’elle surprit, un jour, l’un deux à fouiller dans l’une de ses poubelles, l’employé essayant de reconstituer les papiers épars pour en déchiffrer les phrases. Vassula raconta elle-même l’épisode :

Lorsque ces papiers se sont accumulés, je les ai détruits et les ai jetés à la poubelle. Un jour, lorsque je passais par la cuisine, j’ai trouvé l’un de nos domestiques tenant à la main un des morceaux déchirés. Je l’ai vu le déplier et l’aplatir soigneusement pour le joindre à d’autres morceaux, de façon à reconstituer la feuille entière. Le soin qu’il y mettait m’a frappée. J’ai pu le voir, après qu’il a lu le message, le ranger soigneusement dans son calepin. J’ai pensé qu’il devait avoir été touché par l’un des messages écrits sur ces morceaux de papier. Je n’ai pas pu lui dire ce qui m’arrivait car je craignais d’être ridicule aux yeux du personnel de la maison. Aussi, je décidai, à partir de ce moment-là, de brûler les messages au lieu de les jeter à la poubelle.

Pour Vassula, ces papiers constituaient la preuve qu’elle était en train de perdre la tête. Or elle constatait que ce que certains hommes ont appelé sa folie, sa supposée folie ! - les paroles de l’ange puis Celles de son Seigneur - était incroyablement contagieuse. Les gens de sa maison ne furent-ils pas ses premiers lecteurs ?

Après un temps de lutte avec elle-même, comme elle venait à peine de surmonter ses doutes, le 8 mai 1986, Vassula, inspirée par l’Esprit-Saint, (accordez-le nous) commença à déposer les phrases qu’elle recevait, dans de petits cahiers qu’elle numérota très scrupuleusement.
Et ainsi naquit La Vraie Vie en Dieu…

*

Or quelque vingt années après les premières manifestations de l’ange, La Vraie Vie en Dieu devenait une volumineuse école spirituelle. Les livres s’accumulèrent ; des articles parurent ; les publications s’enchaînèrent : on écrivit beaucoup - et l’on écrit encore - sur La Vraie Vie en Dieu et sur Vassula - et tant de bien et tant de mal !
Rappelons-le, bien qu’on l’ait dit cent fois. Ces révélations privées réactualisent la Parole de Dieu ; elles En sont un rappel et une paraphrase nécessaires, parce qu’elles aident l’Eglise, en renforçant la foi et en approfondissant la conscience et la nécessité du salut chez les hommes.

Or depuis la première notification de 1995, en dépit de consolantes et prometteuses avancées, ayant laissé espérer en une possible "reconnaissance", à laquelle beaucoup de chrétiens des trois confessions avaient pourtant ardemment aspiré, les difficultés demeurent : en l’an 2010, Vassula n’est pas reconnue comme un authentique prophète par la plupart des officiels de l’Eglise catholique et, chose beaucoup plus grave, les dates de Pâques ne sont pas unifiées ! Veut-on donner raison à Jésus qui avait prévenu Sa petite messagère, dès les premiers cahiers ?

Les autorités ecclésiastiques te rejetteront invariablement.


*
Résumons les faits.

1) Tout commence en novembre 1985. Les écrits de La Vraie Vie en Dieu se répandent assez rapidement. Ils ne tardent pas à susciter prières et conversions. Les conférences attirent des chrétiens des trois confessions qui ont en commun de désirer prier ensemble ; des groupes de prières éclosent ; on prie pour l’Unité des Catholiques, des Orthodoxes et des Protestants. Les conversions suscitent la colère. Des adversaires surgissent. Le rapprochement entre Catholiques et Orthodoxes inquiète. La colère produit l’injustice ; de l’injustice sort la Calomnie : Vassula est attaquée, bafouée, persécutée. La calomnie atteint le Vatican. Or en temps normal, le dicastère compétent pour juger ce genre de manifestations s’appuie sur une information soignée grâce à l’observation et au recueil de témoignages dignes de foi. Ainsi, l’examen du message de la révélation privée ne doit jamais être contraire à la foi chrétienne. En outre, on s’assure par un examen médico-psychologique de la santé de celui ou de celle qui reçoit lesdites révélations privées, en vue d’écarter toute possibilité de phénomènes liées à des hallucinations. Sont également pris en compte le degré d’instruction de la personne ainsi sollicitée par Dieu, sa connaissance de la doctrine, sa vie spirituelle et sacramentelle, ses degrés de communion ecclésiale, ses fruits spirituels, c’est-à-dire le retour à la foi que les messages qu’elle dit recevoir de Dieu ont provoqué sur ceux qui les écoutent, la moralité et l’ecclésialité de son existence, sa coopération à l’évangélisation du monde, des cultures et des mœurs, d’éventuelles guérisons miraculeuses observées autour d’elle.
En 1995, une première notification d’à peine une page, émanant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), non signée, met en garde les fidèles contre Vassula et "ses" écrits, réduits à de simples "méditations personnelles".

2) À la demande de nombreux clercs et laïcs, profondément choqués par cet avertissement, sous la houlette du cardinal Ratzinger, alors préfet de ladite Congrégation - futur pape Benoît XVI - le cas de Vassula et de La Vraie Vie en Dieu est réexaminé "avec bienveillance" par les auteurs de la notification. La CDF demande finalement à Vassula de répondre à cinq questions qui se réfèrent aux principaux points soulevés par ladite notification.

3) En juillet 2004, le cardinal Ratzinger publie une lettre dans laquelle il mentionne le dialogue de la CDF avec Vassula. Le futur pape y admet que les "clarifications" apportées par Vassula (je cite) "au sujet de certaines difficultés qui, dans ladite notification avaient été avancées à l’égard de ses écrits et de ses participations aux sacrements" (Vassula, Grecque Orthodoxe, communie et se confesse aussi chez les Catholiques) avaient été "utiles". La lettre est encourageante et laisse espérer une issue favorable de la part du Vatican : la CDF ne maintient plus ses réserves dogmatiques formulées contre certains passages de La Vraie Vie en Dieu ; si la congrégation s’abstient encore de reconnaître le charisme de Vassula, - nouveauté - elle en laisse le soin et l’appréciation aux évêques. Bref, il semblerait que la notification de 1995 fût enfin devenue lettre morte...

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Card. Levada

4) Point du tout ! Le 25 janvier 2007, contre toute attente et à la consternation générale, le nouveau préfet pour la CDF, le cardinal Levada, publie une nouvelle lettre dans laquelle il déclare que la notification de 1995 "est toujours valable" ; que La Vraie Vie en Dieu n’est pas une révélation divine, mais des "méditations personnelles" et que, par conséquent, "il n’est pas opportun que des Catholiques participent aux groupes de prière organisés par Mme Rydèn" on admirera la litote, "il n’est pas opportun", comme si le cardinal était empêché (serait-ce par sa conscience ?) d’écrire explicitement : "il est inopportun"...
Pourquoi La Vraie Vie en Dieu n’est-elle pas un ensemble de "méditations personnelles" dont l’auteur serait Vassula, comme désirent le faire admettre les auteurs de ces deux "avertissements" et les adversaires de cette oeuvre ? On a beaucoup écrit sur La Vraie Vie en Dieu, mais a-t-on jamais dit que La Vraie Vie en Dieu est un texte poétique, et que Son Auteur y déploie des talents littéraires dignes des plus grands poètes ?
Cette apologie a pour destinataires tous les hommes de bonne volonté, des clercs aux laïcs, qui accepteront d’écouter un nouveau son de cloche.

*


On me répliquera que n’étant pas théologien, je n’ai pas voix au chapitre ; que les théologiens sont compétents pour discerner et que je ne le suis pas (l’argument est impressionnant) ; que si La Vraie Vie en Dieu est ou n’est pas une oeuvre providentielle, je ne suis pas habilité à le dire ; que seuls les théologiens peuvent en décider et que, de plus, je dois me soumettre à leurs décisions.
Soit ! Mais faudrait-il encore que les théologiens fussent unanimes sur la question ! ce qui est loin d’être le cas... Parmi tous ces sages, en est-il qui le sont plus que d’autres ? Dès lors je choisis mon camp et je me place résolument du côté de ceux qui défendent Vassula contre ceux qui l’attaquent, quel que soit le tapage que ces derniers font.
J’ai lu leur prose : non seulement elle ne m’a pas convaincu, mais, à cause d’elle, j’ai parfois gémi d’être catholique.

*

Il s’agit d’un combat.

Ce sujet divise le clergé d’aujourd’hui, ainsi que de nombreux fidèles. On voudrait nier cette division et minorer le nombre de Chrétiens qui croient à l’authenticité du charisme de Vassula. On voudrait assimiler La Vraie Vie en Dieu à quelque secte millénariste. On voudrait faire de Vassula une folle ou un imposteur. Pourtant, les lecteurs de La Vraie Vie en Dieu sont nombreux et le New Âge n’est pas leur fort. La Vraie Vie en Dieu a trouvé grâce auprès d’évêques et de cardinaux, métropolites et d’un patriarche orthodoxe. La division existe. Les deux notifications rédigées contre Vassula, en 1995, puis en 2007, (celles qui ne font pas l’unanimité) en constituent la triste preuve. Ces notifications jettent le trouble et la confusion. Bien que les adversaires de Vassula et de La Vraie Vie en Dieu s’ingénient à le nier, chacun peut constater, comme le fait remarquer Jésus à Sa messagère, que La Vraie Vie en Dieu a opposé cardinal à cardinal, évêque à évêque, prêtre à prêtre.

Ce temps dont Je vous ai parlé auparavant est arrivé où l’on se tournera Cardinal contre Cardinal, évêque contre évêque, prêtre contre prêtre.

Jésus dit dans l’Evangile selon saint Matthieu, ch. X, v. 34 :

"Je ne suis pas venu pour apporter la Paix, mais le glaive ?"

Comme il est affligeant que La Vraie Vie en Dieu, destinée à unir les trois Eglises, commence - profonde ironie du sort ? - par les diviser... Non ! ne nous affligeons pas ; ce n’est pas une ironie du sort : c’est absolument normal ; il ne pouvait en être autrement. N’est-ce pas la preuve que La Vraie Vie en Dieu est une oeuvre providentielle ?... Jésus n’avait-il pas averti Vassula ?

Je t’ai avertie, Vassula, que tu seras rejetée par beaucoup.

A-t-on jamais vu un prophète non combattu et de surcroît par les siens ? Non, jamais, à la vérité, jamais... Le contraire serait un signe de faux prophétisme.
Pourquoi faut-il combattre ? Mais souffle-t-on sur la bougie de son voisin quand celui-ci cherche à s’éclairer ? Mais boit-on dans le verre de celui qui a soif ? Les détracteurs de La Vraie Vie en Dieu ont-ils conscience d’empêcher les hommes de se convertir ? Ont-ils conscience de les priver d’une nécessaire espérance ? de leur enlever une nourriture spirituelle pourtant destinée à abreuver une génération d’assoiffés ? Persécuter La Vraie Vie en Dieu, c’est étouffer les œuvres de l’Esprit. Hélas ! c’est en Europe où souffle le vent le plus desséchant de l’athéisme que font rage les persécuteurs de Vassula et de La Vraie Vie en Dieu. Et quand on est Français, prenant alors conscience que ces persécuteurs ne sont autres que gens d’Eglise, dont la France est la fille aînée, on ne peut que s’en affliger davantage et tenter d’infléchir leurs jugements.

Je vais descendre sur vous comme un violent torrent d’eaux purificatrices, nettoyant tout votre mal, et vous laisser debout et droits comme des colonnes d’or pur.

Pourquoi La Vraie Vie en Dieu ne peut-elle pas, tel un torrent d’eaux purificatrices, rafraîchir l’Occident sans susciter, particulièrement au pays de Descartes, une rage incoercible, des propos mensongers, des attaques ad hominem sans merci contre Vassula et ceux qui la défendent ? Que les persécuteurs soient sincèrement convaincus que La Vraie Vie en Dieu est une imposture, cela peut s’entendre et se concevoir ; que les persécuteurs sincères, à la manière de Saul, soient incapables de trouver leur propre chemin de Damas, voilà qui ne laisse pas d’étonner ! Nous ne reprochons pas aux officiels de L’Eglise catholique de commencer par discerner sur La Vraie Vie en Dieu. Qu’ils ne le fissent point ne nous tranquilliserait pas. Face à tant de manifestations surnaturelles qui se sont démultipliées tout au long du XXème siècle, l’Eglise assume, à juste titre, une attitude prudente fondée sur la réflexion et le discernement. Nous leur reprochons leur manque de bienveillance, leurs invincibles préjugés - rationalistes - à l’égard de ce qui est surnaturel ; leur démarche de prudence excessive, la prudence n’étant plus pour eux qu’un prétexte à rejeter toute manifestation surnaturelle ; leur vision fermée et réductrice ; leur partialité ; enfin, nous leur reprochons de n’avoir point poussé jusqu’au bout leur raisonnement, de manière à constater la légèreté de leurs arguments, la fausseté de leurs informations, jusqu’à - parfois - leurs conclusions hâtives et confuses, fussent-elles provisoires !
Nous espérons que s’il existe des gens sincères, convaincus que Vassula n’est pas un vrai prophète, ils se donneront la peine de reconsidérer leurs convictions pour toutes les raisons que nous exposons. Car c’est un travail de raison que nous prétendons mener.
En effet, la raison peut éclairer la foi.

"La foi et la raison, dit Jean-Paul II, dans Fides et Ratio, sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité."

J’ai essayé de me mettre à la place de mes contradicteurs et d’entrer dans leurs raisonnements, raisonnements qu’ils n’ont, selon moi, pas poussé jusqu’à leur terme, tant il leur semblait évident que Vassula était l’auteur de La Vraie Vie en Dieu ; ou pis encore que le diable en était l’auteur. Me mettant à leur place, je me suis fait l’avocat de cet esprit peu recommandable, en l’existence duquel les Chrétiens ont le tort de croire de moins en moins ; comme les détracteurs de La Vraie Vie en Dieu, j’ai raisonné. Je me suis demandé, si j’étais convaincu que Vassula était l’auteur de La Vraie Vie en Dieu, de quelle manière je pourrais le prouver, jusqu’à ce que les arguments que j’ai relevés contre Vassula perdissent pour moi tout crédit, tout lustre, tout pouvoir de séduction et d’égarement et ne me parussent plus que "bouffées de vent". Alors je les ai réfutés ou, du moins, j’ai essayé. Si aujourd’hui un grand nombre d’entre nous soupçonne Vassula d’être l’auteur de La Vraie Vie en Dieu ou pis, un suppôt de Satan, un gourou de la mouvance New Age, une médium extra-lucide, ou en sont convaincus, c’est parce qu’ils n’ont pas franchi l’une après l’autre les étapes d’un raisonnement qui devait les conduire aux conclusions inverses ! Ils ont pris des chemins de traverse, négligeant la voie directe qui conduit à la Vérité et, par conséquent, à la paix.

Le difficile est pour moi de me dire d’Eglise et de paraître m’opposer à certains de leurs membres les plus éminents. Voilà bien une épreuve ! Je puis donner l’impression d’entrer en rébellion contre l’autorité qui leur a été confiée ; cependant, il n’en est rien. Je suis soumis aux décisions de l’Eglise. Je reconnais la sainte autorité et le magister de l’Eglise catholique à laquelle j’appartiens par mon baptême. Toutefois, comme ceux-là mêmes qui ont tenté de rejeter Vassula dans les ténèbres extérieures sont des hommes ; comme leurs jugements ne sont pas infaillibles, je conteste leurs jugements. Puisqu’il relève de ma conviction personnelle que justice n’a pas été rendue ni à Vassula ni à La Vraie Vie en Dieu, je prends la liberté d’expliquer pourquoi ces hommes, selon moi, font erreur. Je contribue au processus de discernement en cours dans l’Eglise ; j’exerce mon droit de roi, de prêtre et de prophète reçu à mon baptême et le droit des enfants de Dieu, tant qu’on me laissera libre de dire ce que je crois. Je leur fais part des raisons pour lesquelles je n’adhère pas à leur thèse.

C’est un grand bien que des laïcs puissent parler à leurs évêques, alors qu’ils ne sont pas d’accord avec eux. J’écris pour les prêtres que j’ai rencontrés qui n’osent pas confier le fond de leur cœur au sujet de "l’affaire Vassula". Un évêque européen ne m’a-t-il pas confié toute sa sympathie pour La Vraie Vie en Dieu ; toutefois qu’il ne pouvait s’engager davantage "vis-à-vis de ses confrères", sans se discréditer...
Les prêtres ont peur d’aller contre une certaine forme de pensée unique qui s’impose de plus en plus dans l’Eglise. Hélas, elle n’est pas la bonne ! Contrairement à ce qu’affirmait avec optimisme un éminent et célèbre théologien (dont je prends la précaution de ne pas citer le nom) qui prit parti pour Vassula dès les prémices de La Vraie Vie en Dieu (que ses amis reconnaîtront) et à qui fut néanmoins interdit d’écrire la moindre ligne à ce sujet, au nom de la (terrible) obéissance, je ne crois pas que l’Eglise soit un espace de liberté. Comment le serait-elle ? Elle doit lutter contre les hérésies. Elle défend - à juste raison - depuis toujours les vérités révélées. Que l’on se rassure ! ce n’est pas à ce propos que je dis que l’Eglise n’est pas un espace de liberté !

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Garabandal

Mais il existe, à l’intérieur de l’Eglise d’aujourd’hui, une police de la pensée, comme l’appelait déjà Georges Orwell. Elle émane d’un courant rationaliste de plus en plus influent. Tout ce qui se rapporte aux phénomènes surnaturels est nié, rejeté, conspué. Comment La Vraie Vie en Dieu ferait-elle exception ? La Vraie Vie en Dieu n’est pas plus reconnue que les écrits de Maria Valtorta, les apparitions de Garabandal ou de Medjugorge...

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Medjugorje

Pour peu que l’on soit clerc, on n’est pas libre de s’exprimer sur ces sujets. Une personne consacrée peut-elle dire, écrire qu’elle croit que Vassula est un authentique prophète de Dieu et que La Vraie Vie en Dieu est une oeuvre providentielle, sans encourir une sévère remontrance de sa hiérarchie ? J’en doute... Ne risque-t-elle pas la double persécution orthodoxe et catholique ?

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Maria Valtorta

Les laïcs, eux, ont tout loisir de dire et d’écrire ce qu’ils pensent. Pourquoi s’en priveraient-ils ? (Ils peuvent être persécutés eux aussi ; la forme en est plus sourde et plus subtile : ils peuvent encore se défendre.) C’est un grand bien que nous vivions dans une démocratie et que des laïcs n’abdiquent pas tout jugement critique ; car, en ces matières, les prêtres peuvent se tromper. Ils se sont trompés ; l’histoire de l’Eglise en est pleine d’exemples. C’est pourquoi je n’abdiquerai pas.

L’erreur est la pente naturelle de l’homme. Les saints se trompent ; les saints vont à Canossa. Ce qui les distingue des autres pécheurs, c’est leur profonde humilité. L’humilité les dispose à reconnaître leurs erreurs. Si les saints - qui commettent aussi des péchés - se trompent, a fortiori, les pécheurs qui ne sont pas des saints... Cette seconde sorte d’hommes - la majorité, hélas ! - est moins encline à reconnaître ses erreurs que les saints à en demander pardon...
Porter robe pourpre ou violette met-il qui que ce soit à l’abri de l’erreur ou du péché ?
En outre, je dirai à ces hommes auxquels le Christ a confié Son Eglise - et dont je reconnais l’autorité - à ces hommes et à ces femmes, aussi, que l’on a consultés pour fabriquer les avertissements et les mises en garde contre Vassula et La Vraie Vie en Dieu, qu’ils ont négligé un fait : la beauté du texte de La Vraie Vie en Dieu. S’ils prétendent le contraire - que La Vraie Vie en Dieu n’est pas le texte d’un Artiste – alors, qu’ils le prouvent.

Une fois encore, il ne s’agit par ce travail, ni de défier l’autorité ni de débattre les dogmes de l’Eglise. Je n’oublie pas que je ne suis point théologien (ne me l’a-t-on pas assez répété !). Il n’empêche que si je me risque à mettre mes compétences au service du discernement en cours dans l’Eglise, au sujet de La Vraie Vie en Dieu, c’est parce que, comme tout chrétien, je suis appelé à y contribuer. Ma formation est littéraire. C’est, on l’aura compris, "un technicien de la langue" qui parle.
Or lorsqu’il arrive à un technicien de la langue de se pencher au-dessus des bassins de La Vraie Vie en Dieu, lui semble-t-il, autre chose lui apparaît que ses frères, les théologiens n’auraient pas vu... Il y a bien, parmi eux, de ces techniciens, mais, je ne sais, soit ils n’ont pas vu ce que lui y voit, comme si leurs yeux étaient restés scellés ; soit ils n’y ont pas accordé d’importance. Le technicien de la langue n’est-il pas leur frère en compréhension ? Il n’est pas leur adversaire ! Et il leur dit, ce technicien de la langue : « Chers frères et sœurs, considérez aussi tel autre aspect de La Vraie Vie en Dieu, qu’il ne me semble pas que vous ayez suffisamment pris en compte pour établir votre rapport et bâtir votre jugement ; il en résulte que vos propos nuisent à la justice. »

Ce qu’il y voit, il ne peut, en conscience, ne pas le leur montrer, à eux, ses frères en théologie. Car il commettrait un péché s’il ne leur disait pas ce que Dieu lui a laissé voir et comprendre, que ses frères, les habiles, les subtils, les intimidants théologiens, ne voyaient point, soit que vraiment ils ne le vissent point, soit que - plutôt ? - ils ne voulussent pas le voir... Il ne lui appartient pas de les juger, oh non !.... Mais si ces frères théologiens lui disent que La Vraie Vie en Dieu n’est pas une oeuvre providentielle et persévèrent, n’attendez pas du technicien de la langue qu’il se taise. Il n’a pas fait vœu de silence.
Tant qu’il vivra, le technicien de la langue dira ce qu’il voit, ce qu’il comprend et ce qu’il croit important de dire à ses frères, pour qu’ils voient et comprennent à leur tour ! S’en abstenir ? N’y comptez pas, quand bien même les théologiens n’auraient que faire de ce qu’il dit, ce que le technicien, qui n’est point enfant de chœur, envisage pleinement ! Car si le technicien de la langue naïvement espère qu’ils changeront d’avis, s’il ne désespère pas des hommes ; et même s’il espère en trouver sur l’échiquier du Vatican, de bonne volonté, il n’espère rien du tout, tout en espérant tout et en désespérant de tous, sauf du « bon Dieu » ! Le technicien de la langue sait que ses réprimandes n’atteignent que les cactus, dont les fleurs sont belles incomparablement. Il sait qu’il ne pourra rien changer du tout, ô combien il le sait ; et pourtant il aura fait ce qu’il devait faire, afin qu’il ne fût pas dit que ces mots n’avaient pas été écrits et qu’on ne pouvait pas les lire.

On l’aura compris, il s’agit de dire aux assaillants de La Vraie Vie en Dieu que leur réfutation peut être réfutée par d’autres arguments que ceux de la théologie. Je comprends qu’ils n’aiment pas cela ; je comprends qu’ils n’aiment pas ouïr d’autres arguments que ceux de la théologie. Pour juger d’une oeuvre mystique, la théologie est une terre familière sur laquelle ils avancent à grands pas, à grands pas victorieux. Ne leur faudrait-il pas ralentir leur cadence et faire l’effort d’élargir l’horizon de leur promenade ?

Au demeurant, l’Eglise orthodoxe s’est-elle montrée plus ouverte que « sa sœur de l’Ouest » ? À certains égards, il ne fait guère de doute que ce soit Elle qui ait poussé les prélats romains à se prononcer contre Vassula. Mais restons prudents. Il appartient aux historiens de demain de faire toute la lumière sur la complicité des deux « sœurs » pour tenter de provoquer la chute de Vassula et étouffer, en vain, La Vraie Vie en Dieu. Il semblerait en effet que Vassula ait été "blâmée" par l’Ouest, dirons-nous, à la demande de l’Eglise orthodoxe. Car lorsqu’il s’est agi de se liguer contre cette oeuvre providentielle et de la réduire à néant, miraculeusement « les deux poumons de l’Est et de l’Ouest » ont donné l’impression de respirer ensemble…

Que nous nous pardonnions ! Toutefois qu’on me permette ce signifiant détour anecdotique : en Grèce où je suis allé deux fois, un prêtre catholique rhodien, un excédé de Vassula, ne me cacha pas que les autorités orthodoxes faisaient pression sur l’Eglise catholique (minoritaire). Selon ce prêtre, si les Catholiques désiraient continuer à entretenir de bonnes relations avec la grande sœur orthodoxe, (c’est-à-dire à vivre sous son ombre en bonne intelligence, et comme on dit dans une bienveillante neutralité ou une neutre bienveillance,) il leur était impératif de rejeter La Vraie Vie en Dieu ! Tel serait le préalable à tout œcuménisme !

En outre, Mme Ryden, qui participe habituellement aux sacrements de l’Eglise catholique, bien qu’étant grecque-orthodoxe, suscite dans différents milieux de l’Eglise catholique un profond étonnement, car elle semble se placer au-dessus de toute juridiction ecclésiastique et de toute règle canonique et, de fait, crée un désordre œcuménique qui irrite nombre d’autorités, de ministres et de fidèles de sa propre Eglise, se plaçant en dehors de la discipline ecclésiastique de cette même Eglise. (Extrait de la première notification de 1995)

Ainsi, consternant renversement de situation, censée œuvrer pour l’œcuménisme, Vassula en devient la principale pierre d’achoppement ! Quel plus diabolique moyen de lui nuire ?
Or au sein de l’Eglise universelle, les avertissements lancés contre Vassula n’ont pas fait l’unanimité ni parmi les prêtres ni parmi les pasteurs. A la suite de cette notification, l’accusation de prétendues erreurs doctrinales de La Vraie Vie en Dieu a été réfutée par de brillants théologiens, de même qu’a été dissipé le soupçon d’inspiration millénariste. Cela n’a pas suffi... Est-ce parce que plus d’un passage de La Vraie Vie en Dieu laisse entendre que le rationalisme règne dans l’Eglise ?... Ceci expliquerait-il cela ?... On le soupçonne. Ceux qui ont tenté de nuire à La Vraie Vie en Dieu seraient-ils ceux-là mêmes dont le Christ dénonce la rébellion pour la condamner avec sévérité ? Mais on finirait par en être convaincu...

Faudra-t-il encore et encore des écritures pour venir à bout de l’entêtement des hommes ? Je crains que oui. Et puis, ce livre, enfin, est une dérive poétique, l’épanchement d’une fatigue, en plus d’une rêverie avec quelque improbable frère, sensible à une contemplation traversée par les accents de la raison, plus une rêverie, d’ailleurs, qu’un véritable plaidoyer : un raisonnement articulé destiné à convaincre et quelquefois à persuader. Fatigue que celle du croyant qui n’arrive pas à se faire comprendre et qui entend les mêmes sottises sonner, non pas du beffroi des incrédules, des apostats ni même des agnostiques ou des athées, mais du clocher de ceux-là mêmes qui seraient censés partager l’expérience de la présence de la Parole de Dieu aujourd’hui parmi nous ou, du moins, en concevoir l’existence et l’authenticité, et, enfin, s’en RÉJOUIR.

Enfin, je sais, je sais que je ne convaincrai personne !

 
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