Lundi, 09 décembre 2024
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Discussion oecuménique au Centre international de Ste Brigitte à Farfa (Italie), par Vassula

Le 16 novembre 2001, Vassula était officiellement invitée à témoigner au Symposium oecuménique qui se tient périodiquement au Centre Oecuménique Brigittin de Farfa, près de Rome. Vassula devait présenter le point de vue d’une personne laïque sur l’unité. Chaque orateur disposait d’un temps de parole d’une heure, suivi par des questions et un débat. Le comité organisateur est formé de Catholiques et de Luthériens. L’Evêque catholique de Suède était présent ainsi que de nombreux prélats, professeurs de théologie et autres membres du clergé. A l’exception de Vassula, les nombreux orateurs qui se sont succédés durant les quatre jours du symposium étaient tous théologiens ou membres du clergé.

Lorsque Vassula eut achevé son témoignage et attendait les questions et le débat qui devait s’ensuivre, le théologien modérateur du symposium était en larmes. Il dit alors : "Ce sermon sur l’unité que nous venons d’entendre est le sermon le plus fervent que j’aie jamais entendu de toute ma vie entière. Aussi, je ne veux pas que l’on pose des questions ici, parce que c’était là une voix prophétique et s’agissant de prophétie, nous écoutons et nous accomplissons ce qui nous est demandé".

Appel de Dieu à son peuple
par Vassiliki Rydén
Seigneur, je prie comme Tu as prié : puissent-ils tous être un, comme le Père est en Toi et Toi en Lui, afin que le reste du monde croie que c’était le Père qui T’a envoyé. Pour cela, nous prions également pour les brebis qui ne sont pas de Ton troupeau, qu’elles aussi écoutent Ta voix. Nous prions pour qu’à partir d’aujourd’hui, le monde vienne à T’aimer. Amen.
Introduction

Premièrement et avant tout, je remercie le Seigneur pour ce rassemblement spirituel, parce que c’est une grâce donnée par Dieu pour nous tous, nous donnant l’occasion d’étendre Son Royaume, en nous rapprochant dans la réconciliation. Ainsi, toute délicatesse de notre part pour restaurer la maison chancelante du Christ touche profondément le Seigneur. A chaque pas vers une unité spirituelle, tout le ciel se réjouit ! Pour toute prière offerte pour la restauration du Corps du Christ, la colère du Père diminue. Pour chaque rassemblement en Son Saint Nom pour l’unité, Ses bénédictions sont répandues sur ceux qui participent à ces réunions. Pour cela, je rends gloire à Dieu qui ne nous fait jamais défaut.

Farfa

Durant cette heure, je voudrais partager avec vous une introduction du rôle des personnes laïques dans l’Eglise, puis trois thèmes. Le premier thème est la metanoïa, fruit de l’humilité qui conduit à la réconciliation et à l’unité ; le second thème est notre péché de division, et le troisième thème est le rôle du Saint Esprit pour nous mener à l’unité.

Lorsque j’ai reçu cette invitation à parler de la spiritualité oecuménique, j’étais réticente à mettre en paroles mon expérience particulière avec Dieu. Je n’ose pas formuler une classification de "spiritualité" à propos de mes propres "conversations avec le Christ". Je laisserai plutôt à Dieu la liberté, Lui qui a suscité les prophètes et qui a parlé en Se révélant Lui-même "de manières nombreuses et variées" (Heb 1, 1) pour transmettre à nouveau Son message au travers d’une faible main, un membre du Corps du Christ. En ce sens, ce qui va suivre est un genre différent de témoignage de la tradition mystique de l’Eglise. Aussi, ce que vous allez entendre durant cette heure n’est pas un discours théologique académique, mais plutôt un exemple vécu par un témoin laïc de l’unité lorsqu’appelé par Dieu pour Son service.

J’appartiens à l’Eglise Grecque-Orthodoxe. Dans notre manuel de doctrine de l’Eglise Orthodoxe, tome I, publié en 1997 par M. Trembelas, page 79, on peut lire : "Les révélations sont définies comme un acte posé par Dieu par lequel Il notifie à Ses créatures raisonnables les mystères de Son existence, de Sa nature et de Sa volonté, selon les limites de leurs capacités intellectuelles..." etc. Cela vaut la peine de lire la page 78 où est décrite la nécessité que Dieu Lui-même guide Son peuple. Il y a de nombreuses autres références sur le rôle des laïcs dans notre Eglise Orthodoxe, mais le temps limité nous empêche de les étudier ici en détails.

Il est connu également que le Concile Vatican II a souligné combien il est important que les laïcs contribuent à répandre la Bonne Nouvelle par les différents dons accordés à Son Eglise. Dans Lumen Gentium, le Concile a clairement déclaré que les laïcs participent à l’office prophétique du Christ. Le Christ accomplit cet office prophétique non seulement par la hiérarchie mais également par les laïcs. En conséquence, Il les établit tous deux Ses témoins et les pourvoit du sens de la foi et de la grâce de la parole (LG 35). Chaque personne laïque a un rôle à jouer dans ce service, selon le charisme que Dieu lui a accordé et, par ces dons qui lui sont accordés, est à la fois le témoin et l’instrument vivant de la mission de l’Eglise elle-même, "selon la mesure du don du Christ." (Eph 4, 7) (LG 33). Il est dès lors manifeste, selon ce qu’enseigne l’Eglise, que les laïcs ont un rôle très important à jouer dans le monde et que les charismes que le Saint Esprit accorde toujours à Son peuple sont pour le service de la communauté et pour le bénéfice de l’Eglise.

Depuis le tout début de cet appel, notre Seigneur, par grâce, m’a approchée avec une prodigalité royale, S’adressant à moi en poésie, puisque la religion et la vertu ont été Sa douce conversation avec moi durant ces seize dernières années. Sans aucun mérite, j’ai été appelée et j’ai répondu ; l’Ecriture dit : "j’ai cru, et c’est la raison pour laquelle je parle." (2 Co 13). Alors, le Seigneur m’a demandé de Le reconnaître et, lorsque je L’ai reconnu, Il m’a montré Sa Croix de l’Unité.

Une des premières paroles de commandement que m’a adressée le Christ, était : "quelle maison est la plus importante, ta maison ou Ma Maison ?" J’ai répondu : "Ta Maison, Seigneur." Alors, Il a dit : "ravive Ma maison, embellis Ma maison, unis Ma maison." J’étais frappée par mon impuissance et je me sentais malheureuse. Je me lamentais : "je ne sais pas comment faire tout cela ; je n’y connais rien !" Alors, le Christ a dit : "reste rien ; Je veux un rien et, dans ta nullité, Je montrerai Mon autorité, Ma puissance et que Je Suis ; aussi, meurs à toi-même et permets à Mon Saint Esprit de souffler en toi." A partir de ce moment-là, Il m’a demandé de marcher avec Lui, mais cela après avoir passé par de nombreux feux spirituels. De cette façon, j’ai reçu de Dieu la semence, sans aucun mérite. Il est écrit : "Nul ne peut avoir quoi que ce soit à moins que Dieu le lui donne." (Jn 3, 27)

Cette oeuvre du Saint Esprit est maintenant publiée en onze volumes et traduite en une quarantaine de langues. Dans ces écrits spirituels, nous voyons combien Dieu nous donne d’occasions d’être parfaits et d’être capables d’atteindre la déification par Sa divinité, et de devenir des dieux par participation. Les fruits de cette oeuvre sont nombreux, parce qu’eux aussi viennent du Seigneur, car toute bonne chose vient du Seigneur. Il vaut la peine de mentionner l’un d’eux. Aujourd’hui, il existe tout autour du monde plus de mille groupes de prière oecuméniques qui se sont formés par ces écrits inspirés, publiés sous le titre de "La vraie vie en Dieu". Ces groupes de prière oecuméniques sont composés de fidèles des différentes confessions de l’Eglise, qui se réunissent pour prier pour l’unité et la réconciliation des églises. A partir de ces groupes, neuf maisons de bienfaisance se sont ouvertes pour nourrir les pauvres et les nécessiteux. Ces maisons sont appelées "Beth Myriam", ce qui signifie "Maison de Marie". D’autres vont s’ouvrir dans le proche futur, par la grâce de Dieu, et deviendront également opérationnelles.

Par la grâce de Dieu, j’ai été invitée jusqu’à maintenant dans une soixantaine de pays, pour attester des grandes oeuvres du Seigneur, ce que j’ai fait en plus de 700 réunions, devant des Catholiques romains, des Orthodoxes et différentes autres Eglises. Je ne pouvais pas refuser de m’adresser également à d’autres frères et soeurs qui ne sont pas Chrétiens. Notre Seigneur a également ouvert la porte aux non-Chrétiens, et c’est ainsi que j’ai été appelée à m’adresser à des Juifs, ainsi qu’à des Hindous, des Musulmans et des Bouddhistes qui, après avoir entendu la Parole de Dieu, ont trouvé leur liberté en se réconciliant avec le Dieu Trine, demandant le sacrement de baptême. Car pour cela, le Christ a prié le Père en disant : "Je ne prie pas seulement pour eux mais également pour ceux qui, par leur enseignement, viendront à croire en Moi..." (Jn 17, 20).

En mars 2000, le Seigneur nous a permis de nous rassembler en Son lieu de naissance, à Bethléem. 450 personnes de 12 Eglises différentes sont venues de partout, de plus de 55 pays, pour une réunion internationale de prière pour la paix et l’unité. Nous nous sommes rassemblés comme une seule et même famille. Nous avions avec nous 75 membres du clergé qui sont venus de 12 Eglises différentes, mais également des prêtres de Terre Sainte qui, ayant entendu parler de ce rassemblement de prière, se sont également joints à nous. Cet événement oecuménique était coordonné par des Juifs et des Palestiniens qui ont été touchés par les écrits inspirés de "La vraie vie en Dieu". Ils ont cru à la Rédemption du Christ et à Son plan salvateur en nos jours et se sont portés volontaires pour organiser cette réunion.

Lorsqu’on sait combien, actuellement, Palestiniens et Juifs se combattent, leur réconciliation est un signe de la puissance du Saint Esprit, qui a uni des gens de ces deux nations pour oeuvrer ensemble à cette réunion pour la paix entre les Chrétiens divisés. Comme le dit l’Ecriture : "Les artisans de paix, lorsqu’ils oeuvrent pour la paix, sèment des graines qui porteront fruit dans la sainteté." (Jc 3, 18) C’est une leçon pour nous tous.

Voir tous ces membres du clergé, tous chrétiens bien que portant des vêtements différents, les uns à côté des autres, souriants, partageant, et ne faisant aucune différence entre eux, participant aux prières et aux liturgies, était manifestement un triomphe de notre Seigneur. Nous avons vécu et avons eu un avant-goût de ce que sera un jour l’unité entre les Chrétiens, et nous avons rendu gloire à Dieu. Avant les allocutions et les présentations, nous avons aligné tous les membres du clergé pour former une procession. C’était impressionnant. Certains portaient des icônes, d’autres des statues du Sacré Coeur et une statue de la Vierge Marie ; en fait, la Madone était portée par un pasteur Luthérien, et il en était très fier. D’autres portaient un encensoir allumé, d’autres des cierges ; des prêtres Orthodoxes portaient autour du cou les chapelets qu’ils avaient échangés avec les prêtres Catholiques contre leur croix et leur Panagias, et tous marchaient aux accents du Kyrie eleison d’une hymne byzantine.

Des allocutions sur l’unité nous ont été adressées par des membres du clergé de différentes Eglises. Leur discours sonnait comme venant d’une seule voix et d’une seule pensée. Durant leurs allocutions, nous avons senti le grand désir de nous tous d’être un. Il y eut même un moment touchant lorsque, alors que plusieurs membres du clergé de différentes Eglises étaient sur le podium, un prêtres Catholique s’est agenouillé pour baiser les pieds de tous les autres, leur demandant d’être pardonné. Devant ce geste spontané d’humilité, un prêtre Copte, touché aux larmes, fit de même et baisa les pieds de ses frères dans le Christ. Nous avons vu et avons été témoins de la soif d’unité qu’ont les laïcs et les membres du clergé. Mais nous avons senti en même temps les profondes plaies que notre division a causé au Corps Mystique du Christ, et c’est la raison pour laquelle nous étions si joyeux et consolés de faire l’expérience de ces actes sincères d’humilité et de réconciliation. Si cela avait été une rencontre officielle de l’Eglise et si nous avions eu le pouvoir et l’autorité, nous aurions accompli l’unité séance tenante et l’aurions déclaré au monde.

La grande majorité d’entre nous sommes lassés de cette division, parce qu’elle n’est pas conforme à notre loi d’amour. Le Christ est même encore plus fatigué de nous voir divisés. Les acclamations et les cris de joie de toutes ces nations qui se trouvaient liées ensembles, appelant à une complète unité entre les Chrétiens, ont montré que cette division n’est pas seulement un péché mais également un crime. Aussi, je vous dis que le plus grand crime de tous est de maintenir les dates de Pâques séparées. Comme ce sera bon lorsque nous crierons tous ensemble, d’une seule voix et le même jour : "Christos Anesti !" - "Le Christ est ressuscité !" Nous disons tous "Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel...", eh bien ! alors, qu’est-ce qui retient les officiels de l’Eglise de faire la volonté de Dieu et de déclarer leur réconciliation si déjà les laïcs et les prêtres du monde entier vivent une unité ? L’Unité a commencé hier... nous l’avons vue... nous l’avons vécue... nous nous en sommes réjouis, et nous la voulons tout autant que la veut le Saint Esprit. Jésus Christ nous a unis ensemble par Son Sang, alors comment pouvons-nous renier cette unité ? "Il est la paix entre nous, et Il a réunis les Gentils et les Juifs et a abattu la barrière qui les maintenait séparés, détruisant en fait, en Sa propre personne, l’hostilité causée par les règlements et décrets de la Loi." (Ep 2,14-15). Comment pouvons-nous dire "non" à Dieu, si Lui veut que nous nous unissions ? Serait-ce parce que nos coeurs se sont endurcis ? Avons-nous oublié les paroles du Saint Père lorsqu’il a dit : "Les éléments qui nous unissent sont bien plus grands que ceux qui nous divisent" ? Alors, nous devrions empoigner ces éléments et les utiliser pour aplanir le chemin vers l’unité complète.

Les grâces que nous avons reçues durant ces journées en Terre Sainte ont été innombrables. Un Archimandrite du Patriarcat Grec-Orthodoxe de Jérusalem, ayant entendu que nous étions là, a invité les 450 personnes que nous étions à participer à la Liturgie des Dons Présanctifiés en l’église du Saint Sépulcre, puis un autre jour au Mont Thabor, et il invita à communier tous ceux qui le voulaient et croyaient à la Sainte Présence de Jésus dans cette Sainte Communion.

Il y eut tant de moments de joie à voir Orthodoxes, Luthériens, Catholiques, Anglicans, Baptistes, etc., prier ensemble le Chapelet, tous proches les uns des autres, et sans réticence du fait que cette prière serait censée n’être pratiquée que par les Catholiques. Au contraire, nous n’avons fait aucune différence. La prière du Rosaire (Chapelet) nous a liés ensemble, et le Saint Sacrement exposé, encore plus, car devant notre Seigneur, nous nous sommes tous agenouillés et nous avons senti, dans cette unité, que nous étions effectivement les fils et les filles du Très-Haut parce que chacun était ému par l’Esprit (Rm 8, 14), et comme des enfants appartenant à une même famille, ensemble, côte-à-côte, nous étions un et non les uns contre les autres, car l’esprit de différenciation n’était plus parmi nous. En ces moments, nous avons réalisé que nous vivions par la grâce et non par la loi. (Rm 6, 14). Nos coeurs étaient liés ensemble et, en présence du Christ, nous nous sommes vraiment senti unis dans le Coeur du Christ. Plus tard, tous les membres du clergé ont dit que lorsqu’ils seront rentrés chez eux, ils continueront à promouvoir cette unité spirituelle et vont témoigner à leurs frères de ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils ont vu afin qu’eux aussi se réjouissent en un seul Seigneur.

Ce que nous avons recueilli en Terre Sainte durant notre pèlerinage de l’Unité, est que nous avons senti que nos prières étaient plus puissantes que nos discours et dialogues parce qu’à peine avions-nous ouvert la bouche pour prier ensemble, que nos prières étaient déjà entendues et recevaient réponse. Exactement comme le Saint Père a invité à Assise en octobre 1986 les représentants des grandes religions pour prier pour la paix, les uns à côté des autres, nous devons suivre cette ligne et promouvoir dans l’avenir beaucoup plus de ces rencontres de dialogue inter-religieux.

Et enfin maintenant, après cette introduction, voici mon premier thème, qui est la metanoïa :

L’appel de Dieu à une profonde metanoïa, fruit de l’humilité qui nous mène à la réconciliation et à l’unité.

Nous, peuple des églises, devons réaliser que nous vivons dans un constant péché, le péché de notre division. "Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et nulle cité, nulle maison divisée contre elle-même ne peut tenir." (Mt 12, 25) Même si cette division n’est pas venue directement de nous mais de nos ancêtres, nous la maintenons toujours vive tant que nous restons divisés. Nous ne pouvons pas dire que Dieu est content alors que les bergers sont encore séparés. Nous ne pouvons pas daigner parler de l’unité sans passer par une metanoïa et mettre en pratique les deux grands commandements de Dieu. Ce serait comme si nous voulions construire une maison sans en poser d’abord les fondations. Les fondations de l’unité doivent être l’humilité, l’amour divin et la conversion de notre coeur. Car comment pouvons-nous croire que nous pouvons parvenir à l’unité si nous ne nous repentons pas et ne vivons pas pleinement les deux plus grands commandements, qui sont établis sur la loi de l’amour ? Les semences de l’unité seraient alors constamment semées dans une terre aride et stérile, et aucun germe ne jaillirait dans cette sorte d’aridité, qui représente la dureté de notre coeur. Nous devons nous asseoir et nous demander en nous-mêmes : "peut-être recherchons-nous l’unité selon notre propre pensée - et c’est peut-être pourquoi nous sommes toujours séparés -, ou recherchons-nous l’unité de la manière que le Saint Esprit de Dieu désire, mais avec laquelle nous ne sommes pas d’accord ?"

C’est pourquoi, ayant à l’esprit la crainte du Seigneur, sachant que Dieu sait ce que nous sommes réellement, une véritable metanoïa est le premier et le plus important des pas qui sont demandés afin de nous pourvoir de la lumière nécessaire pour nous mener tous dans une unité spirituelle. Cette metanoïa, qui est nécessaire, est en soi une puissance colossale qui nous transfigurera et sera fructueuse. Aussi, soyons riches en pauvreté ; comme le prêtre qui est tombé à genoux, pleurant et baisant les pieds de ses frères appartenant aux autres églises, demandant pardon, de la même manière, repentons-nous dans l’humilité.

Nous devons abattre les vieilles briques à l’intérieur de notre coeur, briques d’intolérance, d’orgueil, de manque de pardon, d’infidélité, de désunion, de manque d’amour, et reconstruire l’Eglise du Christ à l’intérieur de nos coeurs en nous reconnaissant, en nous acceptant les uns les autres dans nos coeurs, permettant à Dieu d’être plus en nous pour nous amener Sa paix. A partir d’une profonde metanoïa, il doit se produire une kénose offerte à Dieu, afin que Dieu puisse nous remplir de Lui-même à profusion ; alors, nous serons "acceptable comme une offrande, et rendu saint par le Saint Esprit. (Rm 15, 16)."

Comme nous le savons, Dieu Se donne continuellement à nous pour maintenir vivante notre âme, mais après notre metanoïa, Dieu Se manifestera à nous en puissance et en grâce, alors qu’Il exprimera les désirs de Son coeur, nous montrant comment utiliser la clé de l’unité. Une metanoïa non seulement nous mène à une conversion du coeur, mais une totale transfiguration aura lieu, parce que la metanoïa est la porte qui mène l’âme des ténèbres à la lumière. Aussi, à ce jour, nous ne pouvons pas dire que nous marchons dans la lumière puisque nous sommes toujours divisés et fragmentés ; si nous ne sommes pas entrés dans la lumière, allons-nous voir la divine Volonté de Dieu pour progresser dans l’unité et savoir de quelle manière Il la désire ? Comment allons-nous deviner notre chemin et savoir où nous marchons si nous sommes toujours dans l’obscurité ? Si nous ne nous dépêchons pas, cette petite flamme vacillante qui demeure en nous s’éteindra. Nous devons nous dépêcher et mettre de côté tous nos préjugés et puiser plutôt de l’huile des réserves de l’humilité et de l’amour pour ranimer cette flamme vacillante en une torche vive.

Mais alors, chaque église doit être désireuse de mourir à son ego et à sa rigidité et alors, par cet acte d’humilité, la présence du Christ brillera en elle. Chaque église doit passer par un repentir continuel, et s’attacher au Christ en se joignant à Son amour de l’humanité. Avec cet acte d’humilité, les failles passées et présentes des églises seront effacées, et l’unité sera accomplie. Une fois que nous aurons baissé nos voix, nous commencerons à entendre la voix du Christ. Ce n’est que lorsque nous baisserons notre tête que nous permettrons que l’on voie la tête du Christ et non la nôtre ; ce n’est que lorsque nous nous abaisserons complètement que le Christ sera capable de nous élever pour que nous voyions Sa gloire. Il est écrit : "Humilie-toi devant le Seigneur, et Il t’élèvera." (Jc 4,10). Alors, et alors seulement, nous serons capables de connaître la divine Volonté de Dieu, car Il démontrera Sa puissance après nous avoir amenés à zéro, et Sa sainte présence coulera dans le désert de notre âme comme un fleuve, nous guérissant. Alors, lorsque notre coeur sera restauré, notre âme nous interdira de retomber et d’absorber le venin que nous absorbions dans notre division pathétique. Nous n’aurons qu’un seul désir, et ce sera d’avoir soif du pur liquide vivifiant qui donne la vie. De plus, ce pur liquide limpide non seulement nous guérira mais nous déborderons de miséricorde et d’amour. Ayant ainsi donné au Saint Esprit un libre passage en nous, Il nous envahira facilement, nous donnant également à profusion Sa lumière, nous procurant une totale métamorphose, nous transformant en un ciel.

Une fois, le Seigneur m’a permis de L’entendre dire ces paroles : "Si tu permets à Mon Saint Esprit de t’envahir, Il peut transfigurer ton âme d’un désert en un jardin où Je puis prendre en toi Mon repos. Le Saint Esprit peut transfigurer ton âme en un palais où Je puis être roi et régner sur toi. Le Saint Esprit peut transfigurer ton âme en un ciel où, dans ce ciel, tu Me glorifieras." Pour parvenir à l’unité, nous devons passer par une transformation, et tant que nous ne serons pas parvenus à partager une unique Coupe autour d’un unique autel, cela prouvera que cette transfiguration n’a pas encore eu lieu en nous, puisque nous vivons toujours fragmentés. Alors, passons par une metanoïa pour permettre à cette transfiguration d’avoir lieu par le Saint Esprit. Sans cette transfiguration, nous serons incapables de pénétrer dans les profondeurs de Dieu pour voir Dieu et Le comprendre. Cette vision de la Divinité attirera indubitablement nos coeurs en un seul. Avec l’expérience de la vision de Dieu, notre âme réalisera également combien nous L’offensions par notre division. Ce sera comme un acte de purification ou un jugement mineur, mais ce sera le commencement de notre nouvelle vie dans l’unique Christ.

Dans cette transfiguration, nous découvrirons que, bien que nous serons toujours parmi les hommes, notre pensée sera dans le ciel, et bien que notre corps se mouvra toujours parmi les hommes, notre âme et notre pensée, capturées dans la divine Volonté, comblées de la noblesse de la lumière de Dieu, seront comme celle d’un ange marchant dans les cours du ciel parmi les saints et les anges, devenant un seul esprit avec le Divin. Alors, la prière du "Notre Père" sera exaucée, parce que Son Royaume sera venu et Sa Volonté sera faite sur la terre comme elle l’est dans le ciel. Dès lors, toute notre compréhension sera parfaite, sans aucun défaut, puisqu’elle sera divine et en accord avec la pensée de Dieu. Nous avons appris que notre pensée ne peut jamais monter au ciel par elle-même, et que ce n’est que Dieu seul qui peut l’élever au ciel en lui dévoilant avec grand délice Ses mystères. Aurions-nous répondu à la supplication du Christ "que nous soyons un", ou aurions-nous répondu à Son appel en montrant de l’obéissance à Son appel, qu’aujourd’hui, nous partagerions Sa Coupe autour d’un seul autel et nous dirions : "maintenant, je marche avec Dieu et je gouverne avec Lui".

L’Eglise a besoin d’être consolidée, et l’unité est le seul espoir de consolider l’Eglise. Tel qu’il en est actuellement, l’Eglise, dans sa faiblesse, est en train de perdre sa luminosité au point qu’elle ne peut même pas se lever pour puiser elle-même l’huile et l’onction de guérison à la Source de Vie qu’est le Saint Esprit. Dans sa peur de perdre ses trésors, mais surtout son identité, - et je dis cela spécialement pour notre Eglise Orthodoxe -, non seulement elle barricade ses fenêtres, mais elle veille à ce que ses portes également soient soigneusement verrouillées, ne réalisant pas que son intérieur a accumulé la moisissure. Par peur, elle interdit à la grâce de couler en elle, grâce qui pourrait la mener courageusement à l’unité et à la réconciliation. Celui qui agit par peur et s’assure que les portes et les fenêtres sont soigneusement verrouillées a généralement peur d’être dépouillé de ses valeurs. Mais ce n’est pas uniquement l’Eglise Orthodoxe ; les autres Eglises se comportent également de cette manière. Pourquoi ont-elles peur et s’isolent-elles ? Pourquoi certaines barricadent-elles encore leurs portes ? Le Christ n’a-t-Il pas réconcilié Gentils et Juifs en les faisant adorer ensemble un seul Christ ? Le Christ n’a-t-Il pas déchiré en deux le voile qui séparait Dieu de l’homme, réconciliant la créature et le Créateur ? Le Christ n’a-t-Il pas détruit les portes de l’enfer et libéré les esprits ? Alors que pouvait faire le Christ de plus qu’Il n’ait pas fait ? Pourquoi alors, à ce jour, les églises se barricadent-elles et érigent-elles des murs pour garder vivace cette division ? Si seulement elles mettaient de côté leurs peurs, leur rigidité et leurs suspicions, aujourd’hui, nous ne serions pas en train de parler d’unité, parce que nous célébrerions déjà la Sainte Eucharistie autour d’un seul autel.

Si les églises sont capables de surmonter les obstacles négatifs qui les séparent, obstacles qui, selon l’Ecriture, sont contre l’accomplissement de l’unité de foi, d’amour et d’adoration parmi nous, le Christ sera fidèle à Sa promesse d’accorder un temps de paix au monde entier. Cette paix attirera chaque être dans le Corps Mystique du Christ, accomplissant Ses paroles qu’Il nous a données dans Sa prière au Père lorsqu’Il a dit : "puissent-ils tous être un en nous, comme tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé." (Jn 17, 21). Cette supplication du Christ au Père pour que nous soyons ainsi unifiés, laisse clairement entendre que la création tout entière sera affectée dans une unité spirituelle et non une unité par la signature d’un traité. Mais une unité spirituelle telle que toute la création en soit affectée ne peut pas se faire sans que l’Esprit de Dieu dote l’humanité de Sa puissance. Alors, le Saint Esprit doit lever de nouveaux apôtres pour qu’ils aillent évangéliser le monde et attirer le monde entier à la foi au Christ. Considérant notre division persistante, je dirais qu’à ce sujet, l’Eglise a montré sa faiblesse.

Malgré cela, le Saint Esprit de grâce ne va pas s’arrêter là, à cause de notre misère, à cause de nos défaillances humaines, de notre ambition et de notre incapacité à nous diminuer nous-mêmes et à nous réconcilier pour atteindre l’unité. L’amour du Christ pour l’humanité L’oblige en nos jours à Se courber depuis les hauteurs jusqu’à nous, avec Son précieux Sang pour cacher ces imperfections. Le Saint Esprit connaît notre faiblesse et nos défauts, alors, on ne peut pas dire que le Saint Esprit ait cessé de déverser Ses grâces ; Il est là, faisant beaucoup de bruit pour qu’à la fin même les sourds qui se barricadent L’entendent et ouvrent enfin les portes de leur coeur ; et ceux qui étaient morts viendront à la vie. Eux qui avaient cessé d’être, ils seront à nouveau.

Une des grâces que le Saint Esprit nous donne à notre époque, ce sont les nouveaux apôtres qui sont préparés par Dieu pour déverser de leurs lèvres les paroles de Dieu et leur faire écho. Mais si nos esprits et nos coeurs ne peuvent pas facilement être touchés pour les entendre, c’est peut-être que nous sommes devenus trop techniques et malheureusement trop rationalistes. Dans cet environnement technique, la miséricorde du Christ est souillée, ainsi que la simplicité d’une vie spirituelle avec Dieu. C’est pourquoi il est si important que spécialement l’Eglise Orthodoxe mais également les autres églises, accordent au Saint Esprit la liberté de souffler en elles un souffle de résurrection. Dans cette résurrection, elles se lèveront et réaliseront qu’évangéliser est une nécessité pour réconcilier le monde à Dieu qui lui est tellement étranger. Evangéliser une société déchristianisée est également un moyen de permettre à des gens de toutes races et de toutes croyances de retourner à Dieu et de commencer à rechercher la face de Dieu. Chaque créature sur terre peut en bénéficier, et lorsqu’ils se seront ainsi rendus à Dieu, le Saint Esprit fera le reste et extirpera tous les obstacles qui barrent le chemin à une complète unité spirituelle.

Dieu demande de nous un changement de l’intérieur. Il y en aura qui diront : "mais nous avons toujours observé la Loi de l’Eglise et nous y avons obéi..." Ce n’est pas suffisant d’observer la loi de l’Eglise et d’y obéir. Notre rigidité nous condamne. Très souvent, nous parlons de la loi, mais nous ne la portons pas dans notre coeur. Le coeur de la loi est l’amour ; mais si souvent nous vivons la lettre de la loi et nous négligeons de vivre le coeur de la loi. Nous négligeons souvent les éléments les plus significatifs de la loi, qui sont l’amour, la miséricorde et la bonne foi.

Nous devrions être désireux de prier plus ensemble, parce que les prières sont entendues et exaucées, tandis que les dialogues ne sont que des paroles et des formules. Cela ne signifie pas que nous devons éliminer nos conférences et discussions, comme mentionné auparavant, pas du tout. Mais qu’est-ce qui est le plus important pour nous, la lettre ou l’Esprit ? Si nous disons "la lettre", alors, nous oeuvrerons comme des administrateurs lorsque nous traitons des affaires de Dieu, et nous ne serons pas justifiés, pas plus que nous n’accomplirons quoi que ce soit, parce que ce sera comme si nous disions à l’Esprit : "je ne suis plus un enfant et je peux marcher tout seul". La lettre, alors, tuera l’Esprit et nous deviendrons vraiment des administrateurs ne faisant que remuer des papiers et laissant chaque réunion vide de coeur.

Alors qu’est-ce qui est le plus important, la loi ou l’Esprit ? Si nous disons "la loi", alors, nous jugeons déjà nos frères assis près de nous, appartenant à l’autre église, pendant que lui nous jugera déjà, et nous entendrons de chacun de nous : "c’est nous qui sommes dans la pleine vérité, et c’est nous qui avons raison." Et ainsi, nous continuerons à fragmenter le Christ et, à nouveau, nous n’arriverons à rien. Si nous commençons par la doctrine et son contenu, là encore nous finirons peut-être encore plus séparés et fragmentés, n’atteignant jamais l’essentiel. Je n’entends pas par là que nous devons violer la doctrine, puisque la doctrine est l’existence-même de l’Eglise. Mais si nous permettons pour une fois au Saint Esprit de nous guider, au lieu que ce soit nous qui guidions le Saint Esprit, alors l’Esprit ranimera la lettre et la loi, Il nous montrera la vraie doctrine, c’est-à-dire que Jésus Christ est l’unique principe actif en nous en dépit de nos différences de terminologie doctrinale. Pour cet acte de charité, nous avons besoin d’une intense pauvreté de l’esprit et d’un débordement de générosité. Alors, que nos dialogues doctrinaux commencent avec le Saint Esprit. Qu’Il soit celui qui nous conduit par la manche pour nous montrer dans notre coeur que l’essence de la doctrine devrait être basée sur l’amour, le sacrifice, la rédemption et une totale impartialité.

Notre péché de division

Si nous nous sommes divisés, déchirés et loin les uns des autres, c’est à cause de notre intolérance les uns vis-à-vis des autres et à cause de notre esprit d’orgueil. Nous avons chassé le signe distinctif de la foi, qui est l’amour divin, comme le Christ l’a dit à propos de la vertu d’amour : "à ceci, tous sauront que vous êtes Mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres." (Jn 13.35) Cependant, l’amour du Christ L’oblige à déployer une miséricorde infinie sur notre division, cette division qui attire sur nous cette aridité et cette dureté de coeur dévastant l’Eglise et amenant une apostasie générale dans le monde chrétien. Le monde, apostat comme il l’est maintenant, n’a plus de place pour Dieu, parce que la place est occupée par une sorte d’auto-réalisation. Le monde aujourd’hui refuse de rendre gloire à Dieu, et nous vivons une époque où chaque bien est travesti en mal. Les Chrétiens sont constamment déchristianisés à cause de notre division, ou alors, ils tombent constamment dans l’erreur. Regardez autour de vous et observez : un large pan de l’Eglise a été aveuglé à cause de leur esprit rationaliste. Aissi longtemps qu’ils n’auront recours qu’à leur propre esprit, ils continueront à marcher dans les ténèbres. Ils continueront à proclamer leurs lois au lieu de la loi de Dieu. Ils essaieront de changer la Tradition de l’Eglise contre des frivolités et des analogies, sans la Vérité qui est dans le Christ. Nous devons prier pour ces Chrétiens qui minent si facilement la Divinité du Christ, en dépouillant l’Eglise non seulement de ses icônes, statues et valeurs culturelles, mais en la dépouillant également de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. S’ils proclament que le Christ est Roi et glorieux, affirmant Sa puissance, proclamant Son redoutable pouvoir, Lui chantant des louanges, reconnaissant Son Omnipotence et Ses puissants prodiges, nous devrions leur demander pourquoi alors le Christ est devenu pour eux une pierre d’achoppement lorsqu’il s’agit de mesurer la magnificence de Sa divinité dans Sa Présence dans l’Eucharistie ? A moins qu’ils voient Sa Divinité avec des yeux spirituels, ils continueront à être comme un homme somnolent qui ne saisit jamais rien de ce que vous lui dites.

Le Seigneur m’a permis d’entendre de Lui ces paroles : "Je suis le Suprême Grand Prêtre sur toute Ma Maison, cette Maison que, dans leur manque d’amour, les hommes ont impitoyablement divisée. Aussi dois-Je rester à regarder Ma Maison être divisée et dans une telle rébellion, et ne pas intervenir ? [...] Il est donné de moins en moins d’importance à Mon Eucharistie. [...] Que chaque race sache que Ma Chair et Mon Sang viennent de Ma Mère. Oui, Mon Corps vient de la Très Sainte Vierge, de sang pur..."

Prétention et discours des lèvres n’ont jamais trompé le Christ, mais chaque fois que nous avons adopté un amour mutuel qui a conduit à la paix et à une compréhension mutuelle, Son Esprit S’est réjoui. Comment pouvons-nous attendre aujourd’hui que Son Esprit Se réjouisse lorsque chaque fête de Pâques qui passe, les dates de Pâques ne sont pas unifiées (à moins que cela n’arrive par pure coïncidence, comme cette année), et ne sont toujours pas unifiées officiellement ? Comment Son Esprit peut-Il Se réjouir lorsque les membres de Son Corps Mystique sont toujours dispersés comme les ossements desséchés de la vision d’Ezéchiel ? Nous nous rebellons audacieusement contre Dieu et contre toutes les puissances célestes. Nous transgressons sans crainte Sa loi d’amour devant Son Trône. L’Ecriture dit : "Celui qui sait le bien qu’il peut faire et ne le fait pas, commet un péché" (Jc 4.17) L’Ecriture ne ment pas et ne peut être rejetée.

Alors, comment pouvons-nous attendre de l’Eglise qu’elle soit crédible aux yeux du reste du monde lorsqu’elle prêche la paix, l’amour, l’unité, la fraternité et la réconciliation aux pays qui massacrent leur population, lorsque, en même temps, entre nous, nous massacrons le Corps du Christ en nous lançant les uns aux autres des flèches venimeuses ? Nous, maisonnée royale du Christ, nous avons troqué notre gloire contre la honte. Dieu nous appelle tous et nous invite à être un "afin que le monde croie" (Jn 17.21). Ainsi, ce n’est que lorsque l’Eglise sera guérie en s’unissant et en recouvrant sa vigueur, alors seulement sera-t-elle capable de réconcilier le monde à Dieu. A ce moment-là, consolidée comme elle le sera, elle sera capable de renverser toutes les puissances obscures qui ont enténébré le monde, et les dominations du malin qui nous maintiennent dispersés.

Le rôle du Saint Esprit pour nous guider vers une unité spirituelle

C’est uniquement le Saint Esprit de grâce qui peut faire rapidement progresser l’Eglise dans l’unité, nous faisant vaincre nos peurs d’aller de l’avant. Le Saint Esprit est là pour brûler jusqu’à la racine tout ce qui continue à provoquer des difficultés là où il ne devrait pas normalement y en avoir, obstruant gravement le travail de l’Eglise et retardant l’unité. C’est pourquoi je pense qu’il est très important de se soumettre au Saint Esprit et d’accorder plus d’attention aux charismes qu’Il accorde à l’Eglise. Nous devons cesser d’éteindre le feu du Saint Esprit qui peut illuminer l’intérieur de l’Eglise. Aussi, il est important que notre ego soit dirigé par la grâce et non par la peur. Que le Saint Esprit soit notre Parousie à l’intérieur de l’Eglise.

Le Corps du Christ, l’Eglise, comme nous le savons, augmente toujours par le Saint Esprit et continuera à augmenter jusqu’au dernier Jour, parce que le Christ est le Rocher, le Bâtisseur de l’Eglise ainsi que le Berger de Son peuple. Le Christ est le suprême Grand Prêtre sur toute Sa Maison, cette maison que les hommes ont impitoyablement divisée dans leur manque d’amour. La beauté et la gloire et le fruit qu’elle a donné jadis au commencement de son existence, sont maintenant tombés comme des fruits pourris. Si cela est faux, où se trouve cette Eglise Apostolique dans son avidité à témoigner pour le Christ, à se coucher sur l’autel des martyrs, à s’humilier dans l’arène de la honte et de la souffrance plutôt que de renier le Christ ? Où est cette ferveur de foi de disciples, brûlant du désir d’évangélisation globale ? Ô Christ, combien plus encore Ton Précieux Corps doit-Il être percé de coups de lance et fragmenté avant que nous réalisions que nous pourrions bien avoir divisé Ton Corps comme des outils du "diviseur" en personne ? Nous l’avons fait involontairement et sans le savoir. Aide-nous à trouver et à préserver ce reste si sacré appelé Ton Eglise. Aide-nous à la réunir à nouveau. Donne-nous une unité de l’Eglise, déterminée à amener ta Seconde Venue comme une révélation globale.

Bien que nous sachions qu’il y a un abîme ontologique entre le Saint Esprit et nous, il peut être supprimé par le Saint Esprit, et Il peut nous atteindre pour nous montrer que le vrai Chrétien est celui qui est Chrétien intérieurement, et la vraie unité spirituelle est et sera dans les coeurs. L’unité ne sera pas de la lettre mais de l’esprit.

En vérité, indifférents à ce que nous attendons de l’Eglise, indifférents à ce que nous voyons de ses défauts mais également de ses triomphes, indifférents à la Croix d’unité que nous plaçons sur ses épaules, à la fin, nous savons d’expérience que cette Croix sera portée par les purs de coeur. Si nous devons nous décider maintenant pour l’unité, alors, nous devons ouvrir nos coeurs et recevoir ces âmes qui ont reçu des dons du Saint Esprit. Lorsque nous rejoindrons finalement les pauvres en esprit qui sont désireux de porter la Croix de l’unité sur leurs épaules, alors nous trouverons un terrain complètement dégagé sur lequel nous pourrons commencer à semer les graines d’une véritable unité chrétienne qui convertira le monde et le parfumera. Les églises doivent permettre au Saint Esprit qui est la source intérieure de l’unité chrétienne, de les renouveler et de les parfumer d’abord ; puis elles, à leur tour, elles parfumeront nation après nation, les amenant toutes à être une dans la Vérité, parfumant ainsi le Corps Mystique du Christ. Aussi, les Eglises, et spécialement notre Eglise Orthodoxe, doivent veiller attentivement à ne pas éteindre l’Esprit et ne pas persécuter les variétés de dons qu’Il distribue pour le bien-être de l’Eglise, mais de permettre au contraire à Sa flamme de purifier et de ranimer l’intérieur de l’Eglise pour la faire progresser dans une unité spirituelle.

Le Saint Esprit appelle également Son Epouse à l’unité en disant :

Prie pour que [...] Moi, l’absolue plénitude de Dieu, l’expression de votre esprit, la lumière de vos yeux, Je descende parmi vous pour montrer au monde combien il était dans l’erreur, pour montrer aux églises l’iniquité de leur division et combien - bien qu’ils déclarent journellement qu’il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême et un seul Dieu qui est Père de tous, au-dessus de tous, au travers de tous et en tous - ils manquent de charité les uns envers les autres. Nous ne pouvons pas dire : "tu as tout fait pour préserver l’unité que Je t’ai offerte au commencement, lorsque tu étais encore un enfant et que tu étais encore dans Mes Bras". Aujourd’hui, tu dis : "je ne suis plus un enfant et je peux marcher par moi-même" et, dès lors, tu as quitté Mon embrassement et tu as accoutumé tes pas à parcourir ton propre chemin... Oh ! enfant du Père ! fruit du Fils ! Ma Cité et Mon Epouse ! ton parfum t’a quittée... Restera-t-il en toi quelques survivants lorsque Je descendrai en pleine force ?

Je pense qu’il est également temps que nous cessions de créer pour notre Seigneur de nouveaux Gethsémani. Plaçons plutôt des guirlandes d’amour sur la Tête de notre Seigneur. Je conclurai en disant que l’unité ne viendra que lorsque nous tous commencerons vraiment à aimer Jésus Christ.

Vassiliki Rydén
Vendredi 16 novembre 2001
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